Quand la bouche est desséchée par des heures de chaleur et de disette, rien n'est plus précieux qu'une eau fraîche, quand la faim tiraille les intestins depuis trop longtemps, rien n'a plus de saveur que le pain. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Épicure. Dans sa lettre à Ménécée, il enseigne les attitudes à développer pour connaître le bonheur. Rien d'exagéré, une vie frugale pour apprécier ce que l'on possède, goûter le nectar de ce qui est déjà là. Reconnaître le plaisir là où il se cache : dans le quotidien le plus simple et savoir s'en contenter. On est bien loin de l'exubérance et de la luxure ! Être Épicurien, selon Épicure, c'est entrer dans la mesure, dans la capacité d'apprécier les plaisirs simples et naturels, en bannissant tout excès qui n'entraîne que douleurs et déséquilibres... A cela s'ajoute une philosophie, une tempérance sage destinée à éviter les passions et recherches de plaisirs superficiels.
2300 ans plus tard, il m'est nécessaire de méditer ces propos pour lutter contre des envies bien futiles. Je progresse, petit à petit, mais me heurte parfois sur un mur de frustration, tant que l'objet de mon envie n'est pas atteint. L'idée que quelque chose m'échappe crée un inconfort puissant, la passion me dévore alors et me pousse dans la recherche frénétique de ce qui pourra calmer mon tourment. Seulement voilà, j'ai de quoi manger, j'ai de quoi boire, être aimé, j'ai accès à tous les plaisirs naturels de la vie et seules quelques envies superficielles, non nécessaires peuvent me manquer. Me manquer vraiment ? Non, tant que je n'en ai pas conscience... Et la société se charge de m'en faire prendre conscience, par les influences extérieures comme les publicités, la mode, le marketing. Alors pour retrouver un peu d'autonomie de pensée, je me suis amusé à établir une liste de tous les plaisirs naturels et essentiels qui sont dans ma vie, du moins, tout ce qui a un goût intense et précieux lorsque je le retrouve après en avoir été privé. J’ai mis du temps, et sans rougir, je peux vous affirmer que je suis extraordinairement riche... A moi d'apprendre à jouir et désirer ce qui ne me manque pas.
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Un p'tit truc en plus.. Ce merveilleux film d'Artus, sans doute l'avez-vous déjà visionné, il nous réconcilie avec la différence et décortique nos a priori, nos peurs, notre méconnaissance, du handicap notamment.
Ce petit truc, c'est aussi l'expression d'un quelque chose d'indéfinissable qui crée l'attachement. Ce "je-ne-sais-quoi", que l'on serait bien incapable d'expliquer. Un truc, une chose, un machin, un bidule... Des termes flous qui contournent et caractérisent ce que l'on aime chez l'autre, sans savoir le nommer exactement. Derrière leur apparente simplicité, ces mots contiennent toute la complexité du monde. J'aime cet impalpable, ce nuage sans contour qui vient nous toucher tout à l'intérieur, sans que l'on sache ni comment ni pourquoi... Une alchimie peut-être, une rugosité, un contraste sur lequel l’on s'accroche, comme une poignée permettant de saisir à pleines mains la réalité de ce que l'on ne comprend pas. Ce "p'tit truc en plus", c'est le passage, le sas invisible qui nous relie à l'extraordinaire, à l'insondable chez l'autre ou dans son rapport au monde. En utilisant "chose", "bidule", "truc", pour désigner ce que l'on apprécie chez l'autre, pour catégoriser ou nommer, on entrouvre une dimension infinie, celle qui se passe d'être réduite à un adjectif formaté et étouffant, où toute désignation ne serait que contraction et vulgarisation. Albert Camus disait que "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde", il aurait pu préciser ce qu'étaient ces choses et je note que pour désigner le très Grand, certaines traditions mentionnent "Ce qui ne se nomme pas". Je crois justement que de reconnaître l'existence chez l'autre d'un p'tit truc, d'un quelque chose, c'est commencer à toucher du doigt cette part d'infini, divine, qui irait bien au-delà des apparences. Alors s'amuser à chercher chez l'autre son "p'tit truc en plus", c'est aussi se souvenir que lorsque l'on approche l'indéfinissable, nous faisons l'expérience, sans vraiment le savoir, de la profondeur de ce qui est. De l'insondable et du mystère chez l'autre. Précieux. #Charente #Hypnose #Angoulême #Toutvabien “Arff, c’était mieux avant !”. Combien de fois ai-je entendu cette phrase ! Un constat triste du temps qui passe, une mélancolie d’un “avant” que l’on ne saurait définir précisément, prononcé dans un soupir de regret et d’amertume, les yeux réfugiés dans le souvenir d’une sensation, d’une autre époque… Cette phrase marque un changement, une rupture dans l'évolution et l’arrachement à quelque chose qui semblait bien doux, agréable ou efficace. Pourtant, j’entends très paradoxalement et aussi souvent que “rien ne change”, que “c’est toujours la même chose”, que “les mêmes causes créent les mêmes effets”, que “ce sont toujours les mêmes qui en profitent…”. Une dimension dans laquelle l’immobilité est tout autant regrettée que le changement… Nous sommes bien contradictoires ! Et difficiles à contenter…
Je me demande parfois à quoi ressemblait “le monde d’avant”. Et lorsque je me replonge dans le passé, j’ai le souvenir que mes parents connaissaient de sales moments. Certes, il y avait un peu moins de pollution, moins de tourisme, moins de consommation… mais beaucoup de difficultés, financières, familiales, professionnelles, géopolitiques, des tourments à la pelle. On dit qu’à l’époque, l’on avait confiance en l’avenir, c’est en partie vrai parce que l’avenir ne s’envisageait pas sur le long terme et totalement faux parce que personne n’était en mesure de le prédire. L’avenir restait bien flou et poétique, l’on croyait même aux voitures volantes pour l’an 2000. L’avenir n’était qu’imagination. Aujourd’hui notre imagination est constamment nourrie. Difficile de surenchérir et la poésie a laissé la place aux calculs quantiques et probabilistes. Abreuvés de choix, il est plus complexe de se projeter dans un avenir rêvé. Le moins devient le souhait et le moins n’a jamais fait rêver. Alors oui, peut-être se projetait-on mieux “avant”, mais aujourd’hui est venu le temps d’apprendre à aimer tout ce que l’on n’osait rêver. #Charente #Hypnose #Angoulême #Toutvabien Entre chaque rendez-vous, je m'offre quelques minutes de pause. Une courte balade sur les Remparts, un coup de fil ou bien je reprends mon souffle en m'asseyant sur un banc. Parfois, à l'heure du goûter, peu avant ma dernière séance, je file à la boulangerie du coin. Deux minutes à pieds de mon cabinet. Et je m'offre un pain aux raisins. J'ai une passion pour les pains aux raisins.
Sur le très court trajet, j'ai mes petites habitudes, toujours les mêmes rituels, compter mes piécettes dans la poche, dire bonjour au chat errant, vérifier l'heure... Et puis j'arrive à la boutique. Quelques clients me précèdent, je recompte mes pièces jaunes, j'écoute les conversations, ajoute une blagounette si l'occasion se présente. Lorsque mon tour arrive, les dames de la boulangerie, souriantes, me demandent "comment je vais aujourd'hui" et tout en m'écoutant, elles emballent le pain aux raisins que je n'ai pas encore commandé. Cela parait anodin mais voilà une expérience fabuleuse. Se sentir reconnu, considéré et accueilli dans les circonstances les plus simples du quotidien. Cela donne à cet instant une saveur incomparable que je retrouve dans ces pains aux raisins. De fait, la jubilation est réelle et le cœur gonflé de joie, je chantonne souvent sur le chemin du retour, je sifflote. Heureux comme un prince de déguster tranquillement mon goûter, j'attends sereinement mon prochain rendez-vous. Chères Mesdames de la boulangerie "Mère et Filles" à Angoulême, on ne se connait pas, mais soyez certaines que votre sourire et vos attentions contribuent à l'énergie et au plaisir que je déploie au quotidien. Alors quand je picore les grains de sucre collés à la surface du pain, je me souviens à quel point nous sommes tous dépendants les uns des autres et qu'un sourire reçu ne peut être que partagé. Merci à vous. Bien longtemps après les avoir quittés, les lieux nous habitent toujours. Des liens forts dont le souvenir nous plonge dans une douce mélancolie ou dans une sombre tristesse. On dit que les murs ont une mémoire, nous-mêmes gardons la trace des endroits que nous avons occupés. Comme s'il s'agissait d'une partie de nous-même que nous avons laissée quelque part, ailleurs dans le passé, ou dans l'espace. Qu'ils soient de passage, éphémères, transitoires ou permanents, nous portons en nous l'empreinte des murs, des toits qui nous ont accueillis et s'en séparer provoque parfois des deuils profonds ou des soulagements infinis.
Les lieux nous habitent autant qu'ils nous abritent. Pourquoi cette réflexion ? Parce que la date du jour me rappelle le numéro quinze de la rue d'une maison que nous avons occupée, Nathalie et moi, à Paris. Notre première vraie maison, dans laquelle a grandi notre fille aînée. Des années tendres à l'observer s'éveiller au monde, des années douloureuses aussi par les accidents de la vie. Bien plus tard, je ressens encore la douceur d'un foyer et aussi l'effroi de mauvaises nouvelles. Que de contrastes dans un seul lieu, que de vie aussi... Et nous ne savions pas que d'autres aventures nous attendaient ! Notre intimité se vit sous un toit, entre les murs d'une habitation. Et la maison en est le réceptacle, l'écrin, le témoin le plus proche qui soit. Les arbres du jardin furent mes confidents. Ils vibrent encore de leur sagesse rassurante dans tout mon corps. C'est sans doute pour cela que des liens forts se créent avec les lieux, parce que nous leur confions nos secrets les plus silencieux. Parce que leur discrétion favorise notre relâchement. L'autre jour, j'écoutais @mariepierredillenseger mentionnant le fait que "les lieux nous choisissent autant que nous les choisissons". Je suis profondément touché par cette phrase. Puisque nos liens sont si forts avec les lieux, puisqu'ils recueillent nos soupirs et nos rires, elle nous encourage à prendre soin de les honorer, de les choyer, de les remercier aussi. En ce 15 décembre, je nous souhaite de savoir rencontrer tous nos lieux de vie. Aujourd'hui, vibre en moi le souvenir d'un roman de Jean Echenoz. "14". Il évoque l’enfer vécu par quatre jeunes vendéens envoyés au front, durant la guerre 14-18. Une écriture simple, ciselée, directe. Comment survivre dans l'invivable où la boue englue tous ces hommes dans la mort poisseuse ?
Certaines lectures nous emportent loin. Des sons, des odeurs, des sensations. Je considère les mots comme autant de fenêtres ouvertes sur de nouvelles émotions, d’autres expériences. Ce matin, je cherchais l’inspiration pour ces quelques lignes, et en songeant à la date du jour, m'est revenu le titre de ce roman. “14”. Je l’avais oublié ce livre. Et puis sont réapparues les émotions, le souvenir d'un contexte, d'un effroi glacial, de terreurs, de blessures, de morts innombrables, de vies sacrifiées, des visages aussi. Des sensations naissent à l'écoute de contes, à la lecture de textes. Ils nous imprègnent et étendent notre palette émotionnelle. Sans doute nous ouvrent-ils à de nouveaux horizons, des expériences intimes agissant en profondeur. En écrivant ces mots, remontent les souvenirs d'autres lectures qui m'ont plongé dans des vies multiples, riches, dans l'exploration d'univers vastes, de contrées inconnues, dans l'initiation aux mystères humains, dans l'expérimentation d'émotions puissantes. Tout cela vit en moi. Et je sens bien que ces lectures me façonnent dans ce que je ressens, ce que je vibre. Bien sûr, je n'en ai pas conscience, aucun souvenir immédiat, et puis elles remontent, comme cela, comme si elles m'accompagnaient en profondeur, là, tout à l'intérieur, activant des zones émotionnelles, des représentations. Constituent-elles une part de mon identité ? Vaste question à laquelle je ne saurais répondre. En revanche, elles ont toutes créé des sillons, transformé des mécanismes de pensée, modifié des schémas inconscients, parfois de façon très subtile, d'autre fois de façon spectaculaire. Je crois au pouvoir des mots et je nous souhaite en ce 14 décembre des expériences vastes, riches, des rencontres avec ces récits puissants, qui tous, soyons-en assurés, élargissent nos perceptions du monde. Les superstitions se répandent comme une traînée de poudre poussée par le vent. Une forme de rumeur qui devient réalité, prend son ampleur dans des habitudes auxquelles plus personne ne prête attention. Lorsque je me surprends à anticiper un bonheur ou un malheur du fait de la date, d'une rencontre, d'une couleur ou d'un geste, je ne peux m'empêcher de ressentir à quel point je porte des traditions ancestrales, une culture ancrée, acquise au gré de mes expériences de vie, de mes interactions avec les autres. Une culture peut-être innée. Je ne sais pas.
Il semble que chacun contient des trésors enfouis, millénaires, maintenant, au XXIème siècle. Jung évoquait l'inconscient collectif, une base immuable et identique en chacun, comme une imprégnation profonde de la psyché qui nous concerne tous, sans que nous n'en ayons véritablement accès. Lorsque j'espère conserver ou renforcer une situation favorable, il m'arrive de toucher du bois, ou ma tête, je replace systématiquement le pain à l'endroit sur une table. Et je ne me considère pas comme superstitieux ! Que de paradoxes... Nous sommes les gardiens de richesses infinies, porteurs de traditions séculaires, pétris de réflexes et d'habitudes issues de rituels archaïques. Une complexité sans bornes qu'il convient d'appréhender avec délicatesse et humilité. Les choses ne sont pas toujours aussi évidentes qu'elles ne paraissent et derrière le visible de nos personnalités, de nos actes, se cache l'invisible de ce qui nous porte. Depuis la nuit des temps. Sans prêter trop d'attention à la superstition, elle révèle la complexité insondable qui nous façonne, ces choses qui nous échappent, que nous honorons sans trop le savoir en achetant un billet de loterie parce que nous sommes le 13. Aujourd'hui nous rapproche de notre part invisible, insondable. Comme un rappel de tout ce qui vit en nous, que nous en ayons conscience ou non. La connaissance de soi paraît être un long chemin, semé de mystères et d'inconnues, des questions qui en appellent tant d'autres. Appuyons-nous sur les indices subtils, comme ce 13 qui résonne en nous, pour partir en quête d'horizons multiples ! 12/12/24 encore une date riche en enseignements et en réflexion ! Que de douze dans l'air, ce nombre semble mesurer, répartir, ranger. Je n'ose pas dire ordonner. En effet, nos mesures restent teintées, dans le commerce notamment, de l'empreinte du douze. Nous achetons une douzaine d'huitres pour Noël, une boîte de douze d'oeufs ou une demi-douzaine d'oranges. Nous mesurons notre temps sur le cadran d'une pendule et la journée se partage en douze heures, basculant pour un nouveau tour à midi ou à minuit. Douze cycles de lune dans une année de douze mois... Bref, nous baignons dans la culture de ce nombre dit sublime auquel nous confions la mesure du temps qui passe et les quantités qui ponctuent notre quotidien.
Si notre vie se répartissait en douze sections distinctes, la dernière serait vécue comme l'heure du bilan, l'ultime préparation à la bascule... de l'autre côté. Chaque tranche d'âge contiendrait sa force, son évolution sa maturité. Telles les aiguilles d'une horloge, nous franchirions les caps, les épreuves, douze comme les douze travaux d'Héraclès afin de gagner l'immortalité. Parce que, c'est de cela dont il s'agit, le douze mesure le temps qui passe inéluctablement, pour tous. A chaque âge de nouveaux horizons, de nouvelles expériences, découvertes. Comme une boule de neige s'épaississant au fur et à mesure qu'elle avance, une richesse plus profonde marque chaque évolution. Rien ne se perd, tout se transforme. Chaque âge contient son trésor, sa beauté, ses révélations, son extase - pour qui veut bien les voir - comme de petites pierres, des jalons, parfois d'énormes rochers sur lesquels s'appuyer pour construire une passerelle toujours plus solide, plus stable. Dans un rythme serein. Une passerelle que d'autres pourront peut-être emprunter, comme un tremplin vers leur propre horizon. J'aime l'idée d'une transmission, une passation, passer d'une heure à l'autre comme l'on passerait un relais. En ce douze décembre, je nous souhaite de vivre pleinement notre âge, comme l'on respire le parfum d'une fleur. La fleur de l'âge. Que la force du 11 soit avec toi ! Je suis impressionné par ces personnes obstinées qui décident, coûte que coûte d'atteindre un but. De belles histoires de réussites, d'efforts, des successions de difficultés vaincues dans l'adversité, des échecs parfois, pour finalement créer une entreprise de renommée internationale ou réaliser quelque chose d'extraordinaire. Rien ne semble pouvoir les détourner de leur objectif, comme si une puissance intérieure les guidait chaque jour. Ces personnes nous ressemblent, du moins dans leur détermination. Par exemple, se lever chaque matin pour aller travailler relève parfois d'une capacité hors norme à se dépasser pour subvenir aux besoins de la famille. Ou bien rénover sa maison le soir après une journée dense, ou bien encore s'occuper de ses parents vieillissants, étudier quand les autres s'amusent, faire des extras le week-end, s'engager bénévolement dans une association, cumuler les emplois, les heures... Partout autour de nous, et en nous, vibre cette énergie de concentration et d'engagement.
La couleur du jour, ce 11, me rappelle l'abnégation vécue par beaucoup, au service d'une cause qui leur parait supérieure, ou essentielle. Supérieure à quoi ? Au moins au repos... et sans doute à la facilité ou au confort de se laisser porter par les évènements. Ce onze vibre pleinement d'une force intérieure. Comme si l'énergie du un se renforçait pour créer une puissance de fond, discrète, irrésistible. Nombreuses sont les personnes qui se demandent d'où provient cette force qui leur a permis de tenir dans le chaos. Une question vertigineuse qui appelle au sens que chacun peut donner à son existence mais qui souvent tourne autour d'une pulsion de vie renforcée, d'une intensité concentrée, tout à l'intérieur. Ce 11 décembre nous invite à prendre le temps de méditer sur cette force intime - souvent négligée - et à la serrer fort dans nos bras, à la chérir. Apprendre à se remercier, se reconnaître et toujours se souvenir qu'une pulsion de vie renforcée veille en soi. Souvenez-vous "le 1 contient l'énergie toute entière d'un big bang"*, alors que dire du 11 ! *post du 1/12 Que serait un vase sans son vide à l'intérieur ? Un vide pour accueillir, recevoir les plus belles fleurs. De sa matière, de sa forme il créé l'espace et prend toute sa fonction, son ampleur. L'espace à l'intérieur favorise le déploiement et l'expression totale du vase. Une métaphore ancestrale, appelant à la méditation et invitant à considérer le vase, autant par sa partie matérielle que par sa partie vide. L'ensemble n'étant complet qu'en intégrant ces deux éléments distincts... L'un sans l'autre ne font pas le vase.
C'est vrai que l'apparence du vase est facile à dénommer, à connaître ou même à considérer : son esthétisme, sa forme, les coloris, les rondeurs, l'anse, la matière dont il est fait. Son histoire parfois, sa place sur la console, sa petitesse, sa grandeur. Est-il soliflore ? Burette ? Chinois ? Amphore ? ... Potiche ? Tout un arsenal de désignations pour le décrire, sous différents angles, de façon technique, artistique, pratique, etc... En revanche, désigner le vase par son espace est une toute autre affaire. Le rien s'appellera vide en toute circonstance alors qu'il détermine la nature du vase tout autant que son plein. Peut-être parce que le vide "est", sans possibilité de le réduire à autre chose que ce qu'il est. Il "est", c'est tout. Du moins dans le "tout", il y a autant la matière que le vide. Bigre, on s'y perd ! Et bien justement, en ce dix décembre nous pourrions célébrer ce "tout". L'union du un et du zéro qui forment le dix. De cette union puissante s'est créé l'univers tout autour de nous... et nous-mêmes. La matière et le vide. Aujourd'hui représente une belle occasion d'accueillir ce vide dans nos trop pleins, laisser entrer le rien, juste le rien et sans doute, se rapprocher un peu plus de ce que nous sommes, d'une forme d'unité, bien plus complexe et profonde que ce que nous laissons apparaitre. Je nous souhaite de laisser entrer le vide, qu'il favorise un déploiement harmonieux ! |
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Mars 2025
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