“Arff, c’était mieux avant !”. Combien de fois ai-je entendu cette phrase ! Un constat triste du temps qui passe, une mélancolie d’un “avant” que l’on ne saurait définir précisément, prononcé dans un soupir de regret et d’amertume, les yeux réfugiés dans le souvenir d’une sensation, d’une autre époque… Cette phrase marque un changement, une rupture dans l'évolution et l’arrachement à quelque chose qui semblait bien doux, agréable ou efficace. Pourtant, j’entends très paradoxalement et aussi souvent que “rien ne change”, que “c’est toujours la même chose”, que “les mêmes causes créent les mêmes effets”, que “ce sont toujours les mêmes qui en profitent…”. Une dimension dans laquelle l’immobilité est tout autant regrettée que le changement… Nous sommes bien contradictoires ! Et difficiles à contenter…
Je me demande parfois à quoi ressemblait “le monde d’avant”. Et lorsque je me replonge dans le passé, j’ai le souvenir que mes parents connaissaient de sales moments. Certes, il y avait un peu moins de pollution, moins de tourisme, moins de consommation… mais beaucoup de difficultés, financières, familiales, professionnelles, géopolitiques, des tourments à la pelle. On dit qu’à l’époque, l’on avait confiance en l’avenir, c’est en partie vrai parce que l’avenir ne s’envisageait pas sur le long terme et totalement faux parce que personne n’était en mesure de le prédire. L’avenir restait bien flou et poétique, l’on croyait même aux voitures volantes pour l’an 2000. L’avenir n’était qu’imagination. Aujourd’hui notre imagination est constamment nourrie. Difficile de surenchérir et la poésie a laissé la place aux calculs quantiques et probabilistes. Abreuvés de choix, il est plus complexe de se projeter dans un avenir rêvé. Le moins devient le souhait et le moins n’a jamais fait rêver. Alors oui, peut-être se projetait-on mieux “avant”, mais aujourd’hui est venu le temps d’apprendre à aimer tout ce que l’on n’osait rêver. #Charente #Hypnose #Angoulême #Toutvabien
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Bien longtemps après les avoir quittés, les lieux nous habitent toujours. Des liens forts dont le souvenir nous plonge dans une douce mélancolie ou dans une sombre tristesse. On dit que les murs ont une mémoire, nous-mêmes gardons la trace des endroits que nous avons occupés. Comme s'il s'agissait d'une partie de nous-même que nous avons laissée quelque part, ailleurs dans le passé, ou dans l'espace. Qu'ils soient de passage, éphémères, transitoires ou permanents, nous portons en nous l'empreinte des murs, des toits qui nous ont accueillis et s'en séparer provoque parfois des deuils profonds ou des soulagements infinis.
Les lieux nous habitent autant qu'ils nous abritent. Pourquoi cette réflexion ? Parce que la date du jour me rappelle le numéro quinze de la rue d'une maison que nous avons occupée, Nathalie et moi, à Paris. Notre première vraie maison, dans laquelle a grandi notre fille aînée. Des années tendres à l'observer s'éveiller au monde, des années douloureuses aussi par les accidents de la vie. Bien plus tard, je ressens encore la douceur d'un foyer et aussi l'effroi de mauvaises nouvelles. Que de contrastes dans un seul lieu, que de vie aussi... Et nous ne savions pas que d'autres aventures nous attendaient ! Notre intimité se vit sous un toit, entre les murs d'une habitation. Et la maison en est le réceptacle, l'écrin, le témoin le plus proche qui soit. Les arbres du jardin furent mes confidents. Ils vibrent encore de leur sagesse rassurante dans tout mon corps. C'est sans doute pour cela que des liens forts se créent avec les lieux, parce que nous leur confions nos secrets les plus silencieux. Parce que leur discrétion favorise notre relâchement. L'autre jour, j'écoutais @mariepierredillenseger mentionnant le fait que "les lieux nous choisissent autant que nous les choisissons". Je suis profondément touché par cette phrase. Puisque nos liens sont si forts avec les lieux, puisqu'ils recueillent nos soupirs et nos rires, elle nous encourage à prendre soin de les honorer, de les choyer, de les remercier aussi. En ce 15 décembre, je nous souhaite de savoir rencontrer tous nos lieux de vie. Les superstitions se répandent comme une traînée de poudre poussée par le vent. Une forme de rumeur qui devient réalité, prend son ampleur dans des habitudes auxquelles plus personne ne prête attention. Lorsque je me surprends à anticiper un bonheur ou un malheur du fait de la date, d'une rencontre, d'une couleur ou d'un geste, je ne peux m'empêcher de ressentir à quel point je porte des traditions ancestrales, une culture ancrée, acquise au gré de mes expériences de vie, de mes interactions avec les autres. Une culture peut-être innée. Je ne sais pas.
Il semble que chacun contient des trésors enfouis, millénaires, maintenant, au XXIème siècle. Jung évoquait l'inconscient collectif, une base immuable et identique en chacun, comme une imprégnation profonde de la psyché qui nous concerne tous, sans que nous n'en ayons véritablement accès. Lorsque j'espère conserver ou renforcer une situation favorable, il m'arrive de toucher du bois, ou ma tête, je replace systématiquement le pain à l'endroit sur une table. Et je ne me considère pas comme superstitieux ! Que de paradoxes... Nous sommes les gardiens de richesses infinies, porteurs de traditions séculaires, pétris de réflexes et d'habitudes issues de rituels archaïques. Une complexité sans bornes qu'il convient d'appréhender avec délicatesse et humilité. Les choses ne sont pas toujours aussi évidentes qu'elles ne paraissent et derrière le visible de nos personnalités, de nos actes, se cache l'invisible de ce qui nous porte. Depuis la nuit des temps. Sans prêter trop d'attention à la superstition, elle révèle la complexité insondable qui nous façonne, ces choses qui nous échappent, que nous honorons sans trop le savoir en achetant un billet de loterie parce que nous sommes le 13. Aujourd'hui nous rapproche de notre part invisible, insondable. Comme un rappel de tout ce qui vit en nous, que nous en ayons conscience ou non. La connaissance de soi paraît être un long chemin, semé de mystères et d'inconnues, des questions qui en appellent tant d'autres. Appuyons-nous sur les indices subtils, comme ce 13 qui résonne en nous, pour partir en quête d'horizons multiples ! L'homme de Vitruve résout la quadrature du cercle, ses proportions s'inscrivent dans les lignes épurées d'un cercle et d'un carré. Les quatre membres déployés, et puis la tête, forment une étoile à cinq branches, illuminant de façon brillante la quintessence de l'être humain, dans sa forme. De Vinci s'appuie sur la géométrie, le nombre d'or, et les mathématiques pour réaliser une esquisse de la perfection de l'anatomie, modèle ayant inspiré la fameuse plaque de Pioneer conçue par la Nasa pour communiquer avec une potentielle intelligence extraterrestre et leur présenter à quoi pourrait ressembler l'espèce humaine. Fichtre !
Pourtant cette fameuse esquisse contient un paradoxe. Elle a été conçue par Léonard de Vinci qui, lui, ne répondait pas aux divines proportions de son modèle. En d'autres termes, l'imperfection a généré une forme de perfection fantasmée. Le dessin est parfaitement réalisé mais la perfection se cache ailleurs que dans le résultat... Elle se situe tout d'abord dans le cerveau de Léonard. Sa pensée est brillante, comme une étoile à cinq branches, celle qui éclaire, inspire et nous rappelle à ce quelque chose de plus grand, d'infini. Sa main d'artiste est géniale, pourtant composée de cinq doigts, comme vous, comme moi. La main est parfaite pour faire, œuvrer, dessiner, pour façonner le monde, le déformer aussi, le frapper parfois... Le cinq désigne l'union du corps et de l'esprit. Un esprit pour imaginer, un corps pour réaliser. Léonard de Vinci nous oriente dans une réflexion profonde, il nous présente le miroir de l'humanité, une quête de l'absolu rêvé, de la réalisation de l'impossible, comme il parvient à le réaliser dans son croquis, tout en s'excluant de ce qu'il désigne comme parfait. Il nous enseigne que dans l'imperfection se cache la perfection, et inversement... Alors, la perfection existe-t-elle ? Oui, si l'on admet l'existence de l'imperfection... En ce cinq décembre, célébrons la quintessence, de nos sens, des cinq éléments qui composent l'univers et plus encore célébrons notre imperfection, chérissons-la, accueillons-la, car elle seule contient l'infini de notre perfection. #Charente #Hypnose #Angouleme #Hypnose #Avent "Il faut bien le reconnaître, tout le monde n'a pas la même approche de l'hypnose. Certains la sacralisent, d'autres la relativisent. Je fais partie de ces hypnothérapeutes qui pensent que nous sommes beaucoup plus souvent en état d'hypnose que dans un état de conscience parfaitement maîtrisé.
Je crois en "l'intelligence du corps" et en sa capacité de réguler et rééquilibrer en profondeur son fonctionnement émotionnel et les réponses apportées. Pourvu qu'on le laisse faire... Sans l'entraver par des croyances, des peurs, des jugements du type : "le monde est comme ci, comme ça, ça c'est impossible, etc...". On se rapproche du fameux lâcher prise ! Mon métier, si je devais le résumer, est de vous accompagner à rééquilibrer votre fonctionnement en contournant le facteur critique du conscient. En clair, vous gardez le contrôle de votre capacité analytique, de votre volonté tandis que le facteur critique reste en suspens. Qu'est-ce que le facteur critique ? C'est la partie dans laquelle se trouve le jugement, c'est ce qui permet de distinguer le haut du bas, le chaud du froid, le petit du grand. Le facteur critique est le temple de nos "certitudes". Si je vous disais "allongez-vous, je vais vous opérer sans anesthésie, mais vous n'aurez pas mal", il se peut que vous partiez en courant, incapable d'accepter ma suggestion. En revanche, en transe hypnotique, ayant alors contourné le facteur critique du conscient, cette suggestion sera facilement intégrée et l'anesthésie très puissante. Sans distinction claire, dans la confusion hypnotique, les croyances et certitudes ont moins de prise et la personne peut vivre une expérience différente dans laquelle les anciens schémas sont modifiés en profondeur et orientés vers un objectif plus équilibrant. La confusion est la porte d'entrée de toute réorganisation. En hypnose, la personne est donc bien consciente, elle réfléchit, analyse, participe... et vit en même temps cette fameuse confusion, permettant d'intégrer plus facilement les suggestions. C'est cela le fameux état modifié de conscience. Un sentiment de suspension souvent assimilé à une forme d'étrangeté que certains vivent dans la relaxation la plus totale, d'autres non. L'une des clés pour contourner ce fameux facteur critique, est de lever l'ensemble des peurs. Cela passe par notre échange, par le lien que nous créons durant notre rencontre. Au fond, l'essentiel de notre travail ne réside pas dans la technique des suggestions mais davantage dans la qualité de la présence, de l'accompagnement, de notre communication. L'idée n'est pas que je connaisse tout de votre vie, mais que vous vous sentiez suffisamment en confiance pour mettre en place quelque chose d'important dans votre vie. Cette approche vous tente ? Appelez-moi au 07 69 93 33 18, nous prendrons le temps d'échanger par téléphone et fixer ensemble une séance à votre convenance. A très vite ! "Trop bon, trop con..."
Vous connaissez l'expression, n'est-ce pas ? Elle est souvent prononcée par ces personnes qui ont beaucoup donné, du temps, de l'attention, de l'amour, de l'argent parfois, elles ont investi leur énergie auprès de l'autre... cet autre qui semble indifférent à ce qu'il a reçu. Cette formule lapidaire, si courte, contient pourtant deux notions clé desquelles il est parfois difficile de s'extirper : La culpabilité et la trahison... Enfer et damnation. La culpabilité pèse, ronge, se rappelle à notre bon souvenir et continue de s'épandre année après année. Elle nécessite une notion de conscience, de discernement, de jugement et de raisonnement. Je me rends compte, après coup, que je n'aurais pas dû faire ceci ou cela. Mais il est trop tard. Pourquoi ai-je compris si tardivement mon erreur ? Étais-je à ce point aveuglé auparavant ? Est-ce que je restais en attente d'une réaction, d'un signe ? L'espoir me faisait-il tenir ? D'une certaine façon, puisque la (non) réaction de l'autre créé mon état de mal-être actuel, ne suis-je pas, quelque part, soumis à cet autre ? De sa réponse dépend mon "bonheur", de son regard dépend le jugement, puis l'amour que je me porte... Parfois, la mauvaise conscience est alimentée par la répétition de comportements inadaptés, "c'est toujours la même histoire, je fais passer l'autre avant moi et je me retrouve à chaque fois déçu... " L'éducation reçue est parfois une clé de compréhension. On apprend aux enfants à faire plaisir, à se mettre en retrait, à être gentils avec papa et maman. A complaire aux gens qui nous entourent, parce que sinon, les "gens" seront mécontents et nous rejetteront". Alors se taire, passer après, "faire plaisir" devient une nécessité pour être aimé, accepté, quitte à avaler parfois des couleuvres... Le remord de n'avoir su se respecter devient alors si puissant qu'il détruit à petit feu l'estime de soi. A force de me taire, je me soumets, j'apprends à peu m'exprimer, à dire oui si je pense non. Et à beaucoup m'en vouloir. "J'aurais du mettre des limites !" Fort heureusement, cette culpabilité peut aussi s'avérer utile. C'est elle qui permet dans bien des cas, à apprendre à exprimer ses attentes : "c'est bon, j'ai compris la leçon ! Cette fois-ci, je vais poser mes conditions !". La deuxième notion importante de cette locution est une lourde blessure appelée trahison : "j'ai donné ma confiance, mon amour, mon temps et en retour, qu'ai-je obtenu ? Un coup de poignard dans le dos !". Aïe, ça pique. Une douleur à laquelle je ne m'attendais pas, que je n'avais pas envisagée puisqu'elle provient cet endroit où je me sentais sécurisé... Alors ce que je pensais solide, fiable dans ma vie, dans mes relations, devient un château de cartes s'écroulant dans un fracas épouvantable. Une blessure pesante, difficile à pardonner, à comprendre. Une rumination lancinante alimentant la déception, bien longtemps après l’événement. "Ne suis-je pas digne d'être aimé ? Quels sont mes appuis dans ma vie ? Suis-je à ce point seul ?". Dans cette perte de repères, s'installe une cogitation aux sombres accents entraînant le développement d'un mal si puissant : l'anxiété, un état de trouble causé par la crainte d'un danger, mécanisme bien naturel lorsque la déception fut à la hauteur de la très désagréable surprise... Je cherche alors dans mon existence tout ce qui me donne raison, tout ce qui m'apporte la preuve que je suis "trop bon... et trop con". Et j'en trouve des preuves ! Plein ! Alors je me construit sur l'idée que les gens abusent de ma générosité et que le monde est peuplé de traîtres en puissance et que décidément, je ne peux avoir confiance en personne. Bien sûr, tout cela relève d'une décision, celle de savoir où je porte mon regard, pour, peut-être commencer à observer toutes ces situations dans lesquelles mon entourage - ou bien ces inconnus dans la rue - me tendent la main, sont généreux avec moi, font preuve d'écoute, d'indulgence, de bonté aussi... Réapprendre à ouvrir les yeux sur ce qui va bien, pour éviter l'enfermement dans des certitudes tronquées et discutables. A partir d'aujourd'hui, je cherche les actes de bonté autour de moi et rapidement, je me laisse porter par la certitude que l'énergie que je partage est contagieuse, et me revient toujours de façon décuplée. Alors cherchons ensemble ces sourires, ces actes gratuits, ces mains tendues, ils nous rappelleront que l'on n'est jamais "trop bon". Je me souviens d'un homme qui se plaignait de sa vie, cherchant un sens dans son activité professionnelle, regrettant l'absence de passion dans sa relation conjugale. "Ma vie est un enfer, je veux être heureux !" Me disait-il... Et puis un jour, son entreprise l'a licencié, sa femme l'a quitté. Et l'homme sombra dans une profonde dépression. "Ma vie est un enfer, j'ai perdu tout ce que j'avais ! j'ai perdu tout ce que j'aimais !" Me disait-il... Il arrive parfois que la quête d'un bonheur absolu, parfait, nous aveugle à ce point qu'il nous détourne des trésors de notre vie. Il arrive parfois que l'écrasante quête de sens nous donne une direction... sans préciser d'où l'on part. La mode du développement personnel repose sur deux concepts : - donner un sens à sa vie - mettre en place toutes les stratégies pour connaître, enfin, le bonheur. Ces injonctions présupposent alors... : 1- que le sens est essentiel à la vie (et que notre vie n'a pas encore de sens). 2- que le bonheur est absent de notre vie. Le développement personnel s'appuie alors sur de discutables constats et créé forcément quelques déceptions. D'abord, la notion de développement implique de faire grandir. Mais ai-je à ce point besoin de développer quelque chose qui existe déjà pour enfin le voir et le reconnaître et peut-être m'en servir ? Ne serait-ce pas plutôt mon regard à corriger, mes œillères à supprimer? Ne serait-ce pas plutôt mes vérités à questionner ? Mes certitudes sur mon mal-être à diminuer, à objectiver ? Plutôt que de développer quoique ce soit, n'aurais-je pas plutôt intérêt à diminuer la portée de mes certitudes...? "Je vais mal ! J'en suis sûr !"... S'il te plait, Arrête de croire que tu as raison ! Redescends un peu, dégonfle, réduis tes certitudes. Oui, je crois que le terme "développement" créé un contresens, il conviendrait davantage de parler d'amoindrissement, de dégonflement personnel pour laisser la place au reste. Me faut-il à ce point mettre du sens à ce que je fais... à ce que je suis ? Réfléchir sur le sens de la vie pour en extraire je ne sais quelle substance qui saura étancher mon désespoir, qui me réveillera, qui me stimulera. C'est un peu comme si, le sens me permettait de savoir que j'existe, or, j'existe aussi sans donner un sens à ma vie. Y aurait-il alors deux formes d'existence ? Une avec et une sans sens ? On s'y perd ! Puisqu'a priori, ici et maintenant, il n'y a qu'une vie. La mienne. Voici donc une injonction discutable, celle de donner un sens à sa vie, à tout prix... Parce que si je ne le trouve pas, je suis condamné à souffrir, à être malheureux ! Et à force de me poser tant de questions, paradoxalement, j'aimerais parfois être un imbécile... heureux. Quand je donne du sens à ma vie, je vis. Pleinement. Toutes mes émotions. Les plus lumineuses, comme les plus sombres. Et je ne recherche pas autre chose que de vivre en me confrontant aussi aux désagréments. Si je veux absolument donner un sens (un seul ?) à ma vie, alors je crois que je ne vis pas, du moins pas suffisamment. Autre chose m'attend, ailleurs. Forcément mieux... Mais quoi ? Qui est le plus vivant des deux, celui qui vit aujourd'hui ou celui qui recherche pour vivre demain ? Alors peut-être est-il temps d'arrêter la quête du bonheur et de chercher à tout prix un sens à sa vie. Peut-être est-il temps d'arrêter de croire qu'ils sont indispensables à mon développement. Non, le bonheur existe dans ma vie, le malheur aussi. Et lorsque je reconnais l'un et l'autre, lorsque je ris, lorsque je pleure, je suis pleinement connecté à mes émotions. Je suis vivant ici et maintenant. Dans la joie et la souffrance. Et j'observe les deux, sans chercher à ne vivre que dans la lumière. Cela s'appelle l'équilibre personnel ce qui n'a plus rien à voir avec le développement personnel. La prise de poids revêt bien des aspects. Le corps ne trompe pas, quand la vie me pèse, les poids s'accumulent quelque part... Criante devient l'existence de ce qui m'encombre... Les émotions, impalpables, harcelantes et fugaces, à force d'être tues, se cristallisent et s'expriment dans la matière, ma matière, en moi.
Alors ces kilos, traduisent tout ce que je n'ai su exprimer, accepter, pardonner. Ils agitent le fanion du non-dit, du mal-être absorbé, se rappelant à mon bon souvenir dès que je monte sur une balance ou que je m'observe dans un miroir. Premier rempart contre la violence et la maltraitance, le corps peut s'armer de protections, d'une enveloppe que rien ne pourra jamais altérer. Les poids deviennent un système puissant pour mieux se protéger contre la douleur de l'humiliation, des coups... Comme une muraille que rien ne saura traverser, qu'il me faudra entretenir, préserver au fil des années. Une muraille révélant plus encore la vulnérabilité intérieure. Parce que derrière l'épaisse protection, se cache tellement de sensibilité, de vulnérabilité. De beauté aussi, qu'il me faudra apprendre à accepter, à aimer... moi qui me déteste tant. Une muraille à laquelle je reste fidèle, un système de défense encombrant qui aujourd'hui n'a plus aucune raison d'être. Il est grand temps que je révèle au monde la délicatesse que je cache soigneusement tout au fond de moi ! Parfois, la prise de poids révèle mon combat. Celui que je mène pour être enfin considéré, aperçu, accepté, respecté, vu... aimé. "Hé regardez moi ! Je suis là moi aussi ! Ce n'est parce que je fais passer les autres avant moi que je n'existe pas !" Dans un contexte, une famille, un travail, où l'attention se porte ailleurs que sur moi, que sur mes efforts, et davantage sur un frère, une soeur, sur la maladie, des conditions de vie difficiles, sur mes collègues, mon mal-être et l'injustice ressentis vont s'exprimer aisément par le corps, par ces kilos que parfois je ne comprends pas. Une lutte pour prendre une place, pas forcément la première, mais une place à part entière, alors que s'installe en moi l'idée que je ne vaux rien... Le corps saura se révolter : "Merde, j'existe !" Quand bébé pleure, on lui donne à manger. Dès la naissance est confortée l'idée que tout chagrin se solde par la nourriture. Que seule l'alimentation saura apaiser mes émotions. Émotions que l'on ne prend plus le temps de reconnaître et de considérer. Et puis dans la famille, on a l'habitude se réunir autour de bonnes tables ! La culture du "manger" est si présente qu'elle est associée à chaque émotion, pesante ou joyeuse. Et comme nous sommes constamment traversés par des émotions... La nourriture devient excessive, irrationnelle, dans ses quantités, ses fréquences, sa qualité. Manger trop, grignoter pour taire et calmer ses émotions ou festoyer de longues heures pour fêter des retrouvailles. Une histoire de culture à laquelle je reste fidèle et qui ne correspond plus à la personne que je suis devenue... "Manger ses émotions", cela vous parle ? Lorsque la vie est pesante, les tracas s'accumulent, le poids de l'existence devient tel qu'il me plonge dans la sourde souffrance. La vie est dure, n'est pas ? "Il est bien normal de passer par des moments aussi durs, cela fait partie du jeu, je n'ai pas à m'en plaindre, c'est comme ça !" Ce que je n'exprime pas, s'imprime profondément. Dans ma chair d'abord. Et ma vie si pesante, prend forme en moi, dans mon corps qui s'alourdit, dans mon squelette qui se fragilise. Ce que je ne sais plus dire m'écrase.. et mon corps se renforce pour ne pas ployer sous le poids fracassant de l'existence. "Maman était tellement obnubilée par mon poids que j'ai vécu toute mon adolescence dans la frustration des régimes... et lorsque je me suis retrouvé seul, je me suis laissé aller"... Et les kilos se sont installés. Massivement. Comme un contre pied, un retour de manivelle. Et aujourd'hui je ne suis plus frustré par le manque de nourriture. Non, je le suis maintenant par mon image, par mon mal-être. Au fond, en réagissant de façon opposée à ce que j'ai vécu enfant, je continue d'articuler ma vie autour de l'injonction qui me faisait tant souffrir... et je cultive la souffrance sous une autre forme. Au delà de la fonction vitale, la nourriture constitue un refuge apaisant, délivrant son lot d'hormones régulant les trop pleins émotionnels. Bien sûr l'excès d'alimentation est presque systématiquement à la base d'une prise de poids. La dépendance aux matières grasses, au sucre aussi. En revanche, les raisons qui mènent au refuge dans la nourriture sont, elles, très vastes... Et font l'objet de mon approche en hypnothérapie. Nous savons tous ce qu'est un équilibre alimentaire, nous savons tous ce que nous devrions faire ou ne pas faire... Et pourtant, lorsque l'appel du grignotage, ou du fait de me resservir alors que je n'ai plus faim est le plus fort, alors peut-être vaut-il mieux se pencher sur les motifs de mon comportement pour y apporter, enfin, une solution pérenne et intègre visant à réguler mon alimentation. Comme nous le savons tous, la solution durable n'est pas dans le régime à vie. Chacun de ces fonctionnements inconscients vise à protéger. Peut-être est-il temps de se remercier pour de bon, et mettre en place d'autres stratégies ? Plus conformes à ce que je suis "ici et maintenant". A très vite je l'espère. Beaucoup de personnes reçues au cabinet, évoquent un deuil douloureux. Une souffrance permanente ou récurrente résumée en une phrase : « je n’arrive pas à faire mon deuil».
Il y aurait donc une façon de faire son deuil : traverser des étapes successives pour finalement accepter la mort de l'être cher et prendre de la distance. Ces étapes normées placent souvent le vivant dans une injonction paradoxale : "je souffre encore alors que je devrais être passé à autre chose depuis belle lurette". Mais passer à quoi exactement ? Lors des jours qui suivent le décès, le mort est d’une certaine façon encore vivant. L’on se met à sa place pour déterminer ce qu’il aurait souhaité, on imagine alors ce qu’il aurait apprécié, les textes, les musiques, les témoignages. Les proches défilent et racontent une anecdote, leur anecdote, leur bout d'histoire, ce qui permet à chacun de découvrir une facette du défunt que l’on ne connaissait pas, d’en avoir une vision plus complète. Les funérailles apportent une densité au mort. Notre connaissance du mort est plus fine, nous le découvrons sous un jour différent. Notre rapport à lui s’en trouve modifié - à jamais. Quand je pleure le défunt, c’est aussi une partie de moi qui meurt. Celle de ma relation passée, de ce que j’étais avec l’autre. Je ne pleure donc pas seulement ce que j’avais mais aussi ce que j’étais. L’acceptation de la mort de l’autre ne suffit pas toujours pour soulager ma peine et la perte de ce que j’étais en sa présence. Durant les mois et les années qui suivent, le mort prend une place différente. Du moins, je lui laisse une place qui évolue au fil du temps. Elle peut être bordée de doutes, d’incertitudes. Parfois dans le surnaturel, dans la spiritualité, dans la complicité sincère, dans la reconnaissance d’un signe, dans le fait de lui parler, je sombre après dans la rationalité la plus brutale, évoquant l’absence sans retour et la certitude de la mort, le néant, le vide. Une oscillation morale qui me plonge dans le désarroi : "ai-je réellement fait mon deuil ?". L’injonction "faire son deuil" impose une vérité, difficilement conciliable avec le doute de nos expériences. Pourtant, les morts ont un pouvoir, la puissance de nous faire agir. Quand ma grand-mère, de son vivant, me donnait un conseil, je l’écoutais peu. Si je rêve de ma grand-mère défunte me donnant un conseil, alors je l’écouterai probablement davantage. Devrais-je être sourd à mes ressentis, mes rêves, les balayer d’un revers de main et suivre les jeunes enseignements issus du scientisme et de la médecine moderne ? Dans mon deuil, je souffre parfois du regard de l’autre, des autres. Puis-je continuer à afficher ma tristesse ? Combien de temps ? A partir de quand puis-je m’autoriser à danser et à rire sans choquer, sans être jugé ? A partir de quand puis-je à nouveau tomber amoureux ? Les rituels codifiés - qui aujourd’hui ont totalement disparu de notre société occidentale - servaient à cela, à fixer des repères précis, comme des parapets auxquels l’on pouvait s’agripper pour ne pas tomber dans le gouffre du vide. Parfois étouffants, ils ont disparu et aujourd’hui, un salarié endeuillé reprendra son travail au bout de trois jours. Comme si de rien n’était ? "Oui, ce serait mieux pour l’entreprise et les collaborateurs… Et puis quoi, la vie continue !" Le deuil renvoie, étymologiquement, à dolore, la douleur. Au fond, l’injonction « faire » nous place dans la nécessité d’une action alors que peut-être l’expression « laisser faire le deuil » serait plus juste. Passer de la fuite à l’accueil de la douleur pour l’intégrer, la reconnaître et - au fil du temps - constituer le début d’un soulagement, qui jamais ne transformera le passé. Plus je m’agite pour échapper à ma douleur et plus elle se rappelle à mon bon souvenir, me cueillant dans la tristesse des journées anniversaire ou se révélant dans les détails les plus futiles du quotidien. Un effet boomerang, dévastateur. Alors je ne sais pas si l’hypnose permet d’aider à "faire son deuil ». Au fond, je ne comprends pas cette expression. En revanche, je considère qu'elle est un formidable outil pour créer un lieu de rencontre entre soi et soi, pour observer et construire un lien nouveau avec cette partie de soi qui aurait disparu ou qui souffre, un nouveau lien aussi avec le mort, un lien qui permette d’honorer pleinement ce que nous sommes, dans l’acceptation inconditionnelle de ce que nous ressentons et vivons dans le secret de l’intimité. Un lien si profond qu’il peut contribuer à, enfin, cesser le combat intérieur pour s’apaiser et vivre avec sa souffrance. L’hypnose permet de réunir ses parties qui souffrent, de les densifier, comme l’on densifie le défunt lors des funérailles pour transformer la relation. Et certainement pas la gommer. C’est peut-être cela « laisser faire le deuil », vivre pleinement avec l’absence de l’autre et lui donner une présence par ce lien unique et précieux que tissait notre relation d’amour. Je lisais récemment quelques échanges houleux entre professionnels de l'hypnose sur ce qui relève de la science, de la preuve irréfutable et du reste. Eh bien mes amis, les avis divergent ! Les uns se traitant de charlatans, les autres d'illuminés.
Beaucoup de mes confrères se disent cartésiens... et n'ont jamais lu Descartes. Parce que s'ils l'avaient lu, ils auraient su que Descartes était croyant. Très croyant. Un ultra croyant même, un vrai bigot. Croyant à ce point, que toute son oeuvre philosophique est empreinte de son rapport à la religion. Cela ne me gêne pas, je me souviens juste qu'une personne se disant "cartésienne" vit sous l'influence de la philosophie de Descartes. Cette dernière étant articulée autour de la pensée et de l'existence. Tout d'abord, dans la pensée de Descartes, le doute est essentiel. Quelqu'un de cartésien doute parce que nous percevons le monde au travers d'une capacité limitée à nos cinq sens (plus quatre autres...). La réalité n'est donc pas toujours tangible, elle peut se cacher ailleurs, dans l'invisible (et là, je suis bien d'accord). Par ailleurs, l'altération du raisonnement peut nous induire en erreur notamment dans le cas d'épisodes psychotiques. Enfin, le rêve dissipe la réalité du corps et peut modifier notre perception de ce qui nous entoure. Autant de raisons de cultiver le doute en permanence. Mais le doute n'est pas une fin en soi. Pour Descartes, ce doute passe par la pensée. Sans penser, je ne suis pas. Sans douter, je ne suis pas. Je pense donc je suis (le fameux !). Et je doute quand je pense. Mais cette pensée, comment se créé t'elle ? Par mon expérience, mon savoir, ma culture... et tout ce que je sais sans savoir que je le sais. Et là, ça commence à être costaud. Je pense au travers d'un moule, d'une mécanique dans laquelle mes émotions jouent un rôle majeur. Ce que je crois être ma pensée est le résultat d'une alchimie entre mes émotions passées, ce que je crois savoir, ce que je ne sais pas savoir (on s'y perd !)... Bref, ma pensée est complexe et celle là même peut me faire douter. De tout. Descartes doutait de tout, certes... sauf de Dieu. Avait-il une preuve de l'existence de Dieu ? Pas plus que nous. Alors, très modestement, je pouffe intérieurement lorsqu'une personne se revendique - avec force et aplomb - être cartésienne... et vouloir des preuves scientifiques à tout bout de champ, y compris pour l'hypnose. Se dire cartésien, c'est exclure les émotions de sa pensée rationnelle, sans en avoir conscience évidemment. Et cela ressemble déjà à un phénomène hypnotique, l'exclusion de quelque chose qui est en soi pour créer sa propre vérité. Pour ma part, je n'ai pas de certitudes. Je doute beaucoup, surtout des preuves irréfutables qui me semblent parfois bien fragiles. Je doute aussi de moi, n'ayant malheureusement pas encore la preuve scientifique de mon génie :) Et plus j'avance moins je sais, et moins je sais plus je m'ouvre.. à tout. Et je crois que cette ouverture est la clé de mon approche. En tout cas je m'y sens bien. |
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