Un p'tit truc en plus.. Ce merveilleux film d'Artus, sans doute l'avez-vous déjà visionné, il nous réconcilie avec la différence et décortique nos a priori, nos peurs, notre méconnaissance, du handicap notamment.
Ce petit truc, c'est aussi l'expression d'un quelque chose d'indéfinissable qui crée l'attachement. Ce "je-ne-sais-quoi", que l'on serait bien incapable d'expliquer. Un truc, une chose, un machin, un bidule... Des termes flous qui contournent et caractérisent ce que l'on aime chez l'autre, sans savoir le nommer exactement. Derrière leur apparente simplicité, ces mots contiennent toute la complexité du monde. J'aime cet impalpable, ce nuage sans contour qui vient nous toucher tout à l'intérieur, sans que l'on sache ni comment ni pourquoi... Une alchimie peut-être, une rugosité, un contraste sur lequel l’on s'accroche, comme une poignée permettant de saisir à pleines mains la réalité de ce que l'on ne comprend pas. Ce "p'tit truc en plus", c'est le passage, le sas invisible qui nous relie à l'extraordinaire, à l'insondable chez l'autre ou dans son rapport au monde. En utilisant "chose", "bidule", "truc", pour désigner ce que l'on apprécie chez l'autre, pour catégoriser ou nommer, on entrouvre une dimension infinie, celle qui se passe d'être réduite à un adjectif formaté et étouffant, où toute désignation ne serait que contraction et vulgarisation. Albert Camus disait que "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde", il aurait pu préciser ce qu'étaient ces choses et je note que pour désigner le très Grand, certaines traditions mentionnent "Ce qui ne se nomme pas". Je crois justement que de reconnaître l'existence chez l'autre d'un p'tit truc, d'un quelque chose, c'est commencer à toucher du doigt cette part d'infini, divine, qui irait bien au-delà des apparences. Alors s'amuser à chercher chez l'autre son "p'tit truc en plus", c'est aussi se souvenir que lorsque l'on approche l'indéfinissable, nous faisons l'expérience, sans vraiment le savoir, de la profondeur de ce qui est. De l'insondable et du mystère chez l'autre. Précieux. #Charente #Hypnose #Angoulême #Toutvabien
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Les superstitions se répandent comme une traînée de poudre poussée par le vent. Une forme de rumeur qui devient réalité, prend son ampleur dans des habitudes auxquelles plus personne ne prête attention. Lorsque je me surprends à anticiper un bonheur ou un malheur du fait de la date, d'une rencontre, d'une couleur ou d'un geste, je ne peux m'empêcher de ressentir à quel point je porte des traditions ancestrales, une culture ancrée, acquise au gré de mes expériences de vie, de mes interactions avec les autres. Une culture peut-être innée. Je ne sais pas.
Il semble que chacun contient des trésors enfouis, millénaires, maintenant, au XXIème siècle. Jung évoquait l'inconscient collectif, une base immuable et identique en chacun, comme une imprégnation profonde de la psyché qui nous concerne tous, sans que nous n'en ayons véritablement accès. Lorsque j'espère conserver ou renforcer une situation favorable, il m'arrive de toucher du bois, ou ma tête, je replace systématiquement le pain à l'endroit sur une table. Et je ne me considère pas comme superstitieux ! Que de paradoxes... Nous sommes les gardiens de richesses infinies, porteurs de traditions séculaires, pétris de réflexes et d'habitudes issues de rituels archaïques. Une complexité sans bornes qu'il convient d'appréhender avec délicatesse et humilité. Les choses ne sont pas toujours aussi évidentes qu'elles ne paraissent et derrière le visible de nos personnalités, de nos actes, se cache l'invisible de ce qui nous porte. Depuis la nuit des temps. Sans prêter trop d'attention à la superstition, elle révèle la complexité insondable qui nous façonne, ces choses qui nous échappent, que nous honorons sans trop le savoir en achetant un billet de loterie parce que nous sommes le 13. Aujourd'hui nous rapproche de notre part invisible, insondable. Comme un rappel de tout ce qui vit en nous, que nous en ayons conscience ou non. La connaissance de soi paraît être un long chemin, semé de mystères et d'inconnues, des questions qui en appellent tant d'autres. Appuyons-nous sur les indices subtils, comme ce 13 qui résonne en nous, pour partir en quête d'horizons multiples ! 12/12/24 encore une date riche en enseignements et en réflexion ! Que de douze dans l'air, ce nombre semble mesurer, répartir, ranger. Je n'ose pas dire ordonner. En effet, nos mesures restent teintées, dans le commerce notamment, de l'empreinte du douze. Nous achetons une douzaine d'huitres pour Noël, une boîte de douze d'oeufs ou une demi-douzaine d'oranges. Nous mesurons notre temps sur le cadran d'une pendule et la journée se partage en douze heures, basculant pour un nouveau tour à midi ou à minuit. Douze cycles de lune dans une année de douze mois... Bref, nous baignons dans la culture de ce nombre dit sublime auquel nous confions la mesure du temps qui passe et les quantités qui ponctuent notre quotidien.
Si notre vie se répartissait en douze sections distinctes, la dernière serait vécue comme l'heure du bilan, l'ultime préparation à la bascule... de l'autre côté. Chaque tranche d'âge contiendrait sa force, son évolution sa maturité. Telles les aiguilles d'une horloge, nous franchirions les caps, les épreuves, douze comme les douze travaux d'Héraclès afin de gagner l'immortalité. Parce que, c'est de cela dont il s'agit, le douze mesure le temps qui passe inéluctablement, pour tous. A chaque âge de nouveaux horizons, de nouvelles expériences, découvertes. Comme une boule de neige s'épaississant au fur et à mesure qu'elle avance, une richesse plus profonde marque chaque évolution. Rien ne se perd, tout se transforme. Chaque âge contient son trésor, sa beauté, ses révélations, son extase - pour qui veut bien les voir - comme de petites pierres, des jalons, parfois d'énormes rochers sur lesquels s'appuyer pour construire une passerelle toujours plus solide, plus stable. Dans un rythme serein. Une passerelle que d'autres pourront peut-être emprunter, comme un tremplin vers leur propre horizon. J'aime l'idée d'une transmission, une passation, passer d'une heure à l'autre comme l'on passerait un relais. En ce douze décembre, je nous souhaite de vivre pleinement notre âge, comme l'on respire le parfum d'une fleur. La fleur de l'âge. L'homme de Vitruve résout la quadrature du cercle, ses proportions s'inscrivent dans les lignes épurées d'un cercle et d'un carré. Les quatre membres déployés, et puis la tête, forment une étoile à cinq branches, illuminant de façon brillante la quintessence de l'être humain, dans sa forme. De Vinci s'appuie sur la géométrie, le nombre d'or, et les mathématiques pour réaliser une esquisse de la perfection de l'anatomie, modèle ayant inspiré la fameuse plaque de Pioneer conçue par la Nasa pour communiquer avec une potentielle intelligence extraterrestre et leur présenter à quoi pourrait ressembler l'espèce humaine. Fichtre !
Pourtant cette fameuse esquisse contient un paradoxe. Elle a été conçue par Léonard de Vinci qui, lui, ne répondait pas aux divines proportions de son modèle. En d'autres termes, l'imperfection a généré une forme de perfection fantasmée. Le dessin est parfaitement réalisé mais la perfection se cache ailleurs que dans le résultat... Elle se situe tout d'abord dans le cerveau de Léonard. Sa pensée est brillante, comme une étoile à cinq branches, celle qui éclaire, inspire et nous rappelle à ce quelque chose de plus grand, d'infini. Sa main d'artiste est géniale, pourtant composée de cinq doigts, comme vous, comme moi. La main est parfaite pour faire, œuvrer, dessiner, pour façonner le monde, le déformer aussi, le frapper parfois... Le cinq désigne l'union du corps et de l'esprit. Un esprit pour imaginer, un corps pour réaliser. Léonard de Vinci nous oriente dans une réflexion profonde, il nous présente le miroir de l'humanité, une quête de l'absolu rêvé, de la réalisation de l'impossible, comme il parvient à le réaliser dans son croquis, tout en s'excluant de ce qu'il désigne comme parfait. Il nous enseigne que dans l'imperfection se cache la perfection, et inversement... Alors, la perfection existe-t-elle ? Oui, si l'on admet l'existence de l'imperfection... En ce cinq décembre, célébrons la quintessence, de nos sens, des cinq éléments qui composent l'univers et plus encore célébrons notre imperfection, chérissons-la, accueillons-la, car elle seule contient l'infini de notre perfection. #Charente #Hypnose #Angouleme #Hypnose #Avent L'on dit parfois que pour bien connaître un lieu, il faut savoir s'y perdre... J'aime bien cette idée, elle caractérise l'une des approches que je défends au sein du cabinet ANIMA : faire l'expérience de la confusion, de la perte de repères pour mieux se retrouver.
Se perdre quelque part... L'expression est sans doute exagérée car il est rare de ne pas savoir dans quelle ville ou quel quartier ou quelle région l'on se trouve. L'information est incomplète certes, mais ne fait pas de moi une personne totalement perdue. J'ai la sensation de l'être mais en réalité, je ne le suis pas. Mon impression ne reflète pas la réalité. Il me manque juste quelques informations pour maîtriser mon emplacement précis... Souvent, la sensation d'absence de maîtrise est vécue comme inconfortable. Il est alors tentant de rester sur place pour continuer de "contrôler mon monde". Cependant, cette absence de maîtrise recèle un trésor bien précieux : ce n'est que dans la confusion (ou sensation d'être perdu), que je deviens acteur de mon cheminement, les sens en éveil, les yeux grand ouverts, j'assimile de l'information, je découvre de nouveaux repères et élargis mon spectre de connaissances en tâtonnant et découvrant d'autres perspectives. Souvent, pour ne pas me perdre, j'utilise un GPS, voix rassurante qui m'endort, me guide et fait de moi le spectateur de mon parcours, sans rien retenir de ce qui est, sans la possibilité de modifier quoique ce soit dans mes connaissances, mes expériences... dans mon intériorité. Le GPS devient mon repère, suis-je pour autant en maîtrise de mon cheminement ? Ne l'ai-je pas plutôt déléguée à l'artifice d'un logiciel ? N'ai-je pas l'illusion de choisir mon chemin, mon parcours ? Cela me rassure, c'est vrai, pourtant, ai-je bien profité de mon voyage, le nez rivé à mon écran...? L'on dit parfois qu'il faut se dépouiller pour mieux se retrouver. Laisser tomber les habitudes, les certitudes ou croyances qui agissent comme un GPS auquel je me réfère sans cesse. C'est vrai, la seule façon de me trouver est de savoir où je suis... et pour cela, rien de tel que de relever la tête et prendre la responsabilité de mon chemin, en ouvrant les yeux, en écoutant, en m'éveillant à tout ce qui est. Parce que dans ce "qui est", je suis. C'est dans ce fameux lâcher prise que mes sens se libèrent, sans entrave, sans GPS pour les limiter. Et pour cela, je m'abandonne totalement, à ce qui est, sans attente, juste dans la découverte qde ce qui s'éveille en moi. C'est cela que nous expérimentons chaque jour au sein du cabinet ANIMA. Rien d'autre... ou tout cela à la fois. Ce voyage vous appelle ? Alors à très vite ! "Bonjour M. Denier, je pense avoir été abusée durant mon enfance par un proche, je n'en ai aucun souvenir et j'aimerais entrer en hypnose pour savoir précisément ce qu'il s'est passé..."
Voici une demande que j'entends malheureusement très souvent. A l'heure du #Metoo ou des révélations de maltraitance, notamment dans le milieu du cinéma, je reste abasourdi par le nombre de victimes de viols au sein de la sphère familiale. Dans l'immense majorité les victimes étaient enfants ou adolescentes, elles ont gardé le silence durant des années, des décennies, toute une vie. Je constate dans ma pratique, que l'inceste, sujet tabou par excellence, est un thème récurrent, dont l'ampleur me semble effroyablement massive. Certaines personnes ont un souvenir très précis des actes subis, d'autres, les ont effacés, totalement oubliés. Lorsque l'on me demande de travailler sur la récupération d'un souvenir, j’annonce avec d'infinies précautions, que l'hypnose n'est pas garante d'une restitution exacte de la vérité. Sous hypnose, il est possible de faire ressurgir un ... faux souvenir, de mentir aussi, sans le savoir. Bien sûr, certains de mes confrères vous proposeront de revivre un traumatisme du passé pour éclairer les faits et connaître précisément les circonstances de l'agression. Malheureusement, vivre un traumatisme sous hypnose ne garantit en rien qu'il ait eu lieu auparavant. Il peut être inventé de toute pièce, sans que la personne n'en ait conscience, il peut aussi être déformé, tronqué, transformé, fantasmé, amplifié... En revanche, la "révélation" d'un faux-souvenir peut avoir des conséquences extraordinairement lourdes. Tout d'abord, inventé ou non, un traumatisme intense a été vécu et laissera une trace dans la psyché, de plus, l'émergence du faux-souvenir viendra percuter tout ce que la personne considérait comme solide, ébranlant au passage son identité. Des personnes peuvent littéralement s'effondrer sur la base d'un faux-souvenir vécu en séance d'hypnose - et aussi en psychothérapie. Je comprends l'attente de la personne, son besoin de savoir, mais avec d'infinies précautions, je mets en garde contre le risque de vivre un traumatisme extrêmement violent basé sur un doute, sur une parole malheureuse (et autant hasardeuse que maladroite) d'un thérapeute laissant entendre que la personne a vécu un traumatisme dans son passé... Une expérience dont les conséquences peuvent être gravissimes pour l'équilibre de mon client. Non, l'hypnose ne garantit pas la vérité et personnellement, je ne fais jamais entrer qui que ce soit dans son traumatisme pour le régler dans un état de conscience modifié. Je privilégie le travail sur la reconstruction et le développement de l'estime de soi, la perception de soi sans réécrire le passé. A bientot ! Je ne sais pas vous, mais parfois, je remarque que je me parle mal. Intransigeant, je ne laisse rien passer, m'insultant au passage, un nom d'oiseau, prononcé silencieusement dans le souffle d'une pensée. Un commentaire dégradant sur mon attitude, mon allure, ce que je viens de faire. Rien d'insistant, juste une ritournelle habituelle. J'ai pris l’habitude de mal me parler et ne le remarque plus.
Je ne prête aucune attention à mes pensées aussi fugitives que dégradantes. Rien d'anormal, cela fait des années qu'une petite voix intérieure juge tout et n'importe quoi. Jugement utile souvent, me permettant de corriger ou d'améliorer quelque chose dans ma vie, mais un jugement relativement dénigrant qui, au fond, n'a pas souvent lieu d'être. Ne pas prêter attention à toutes mes pensées, au mieux cassantes, au pire insultantes, ne signifie en rien qu'elles n'ont aucun impact sur mon bien-être. Imaginez-vous un instant, vivre aux côtés d'une personne qui commenterait tous vos actes, votre apparence, vos ressentis, jusqu'aux pensées même... Une personne qui se moquerait de vous, vous jugerait, dénigrerait en permanence, tout au long de sa journée "J'suis con ou quoi ?", "J'ai encore tout raté !", "J'suis moche, j'aime pas mon bide", "J'ai aucune volonté!" "Je ressemble à rien !", "Je me déteste", "Fais gaffe, n'y va pas", "Lui, il réussit !", "Machin est mieux que moi", "je suis un incapable", "Qu'est-ce qui va encore me tomber dessus", "Ça va encore foirer", ... J'en passe et des meilleurs. Dans mon expérience de thérapeute, chaque jour, je rencontre des personnes en souffrance, dont l'estime de soi ne va pas de soi, manque de confiance, dénigrement permanent. Je prends le temps de discuter, nous échangeons. Beaucoup de personnes me confient avoir souffert dans leur passé, victimes de moqueries, d'insultes, de violences physiques ou psychologiques, au sein de la famille, à l'école ou dans d'autres circonstances. Elles ont profondément souffert parfois du rejet, du dénigrement permanent, de la comparaison et se sont adaptées comme elles ont pu pour se protéger de ces attaques (repli sur soi, dépression, toc, addictions, comportements excessifs, colères, dépendance au regard de l'autre, renoncement à son authenticité, somatisations, phobies, dérèglement alimentaire, etc, etc...). Et puis au fil des années, les choses se sont arrangées, elles ont pris leur envol et sont sorties du cercle mortifère dans lequel elles évoluaient. Heureusement pour elles ! MAIS... Mais elles se parlent mal, se jugent, se cassent. Un auto-dénigrement permanent auquel, elles aussi, ne prêtent plus attention. Je ne crois pas qu'à la naissance nous nous parlions mal. Je ne crois pas que nous nous traitions d'imbécile de façon innée. Non, nous intégrons ce que nous comprenons de l'existence, nous répliquons ce que nous observons, ce que nous entendons, nous construisons un monde complexe fait d’adaptations permanentes, d'arrangements, de raccourcis, d'amnésies. Bref, on fait comme on peut. MAIS, si nous avons évolué dans un environnement hostile, à l'école, à la maison, avec son conjoint, au travail ou ailleurs, il se peut que nous nous soyons malheureusement senti jugé, comparé, insulté parfois. Et beaucoup, beaucoup d'entre nous sont malheureusement passés par des années difficiles, j'en suis le témoin direct. Alors j'en arrive à ma conclusion. Si plus jeune, j'ai souffert de violences, d'insultes, de rabaissement permanent, subtiles parfois, il se peut que quelque part en moi, au delà de ce que j'entreprends dans ma vie et de ce que je fais de ma vie, résonne toujours l'écho de mes souffrances passées. Et lorsque je me traitre d'imbécile, j'honore en quelque sorte le souvenir de ceux qui m'ont rabaissé, je leur suis fidèle et ai fait de leurs insultes ma vérité intime. Alors peut-être, est-il temps de me libérer de ces mensonges et d'envisager mes propres vérités. Et cela, est le cœur de mon accompagnement. A bientôt ! Ce matin, sur un réseau social bien connu, un jeune coach partageait une photo de lui-même. Jusque là, rien d'inhabituel. En sueur, il soulevait deux haltères en mentionnant qu'avant de commencer sa journée de travail, il avait fait une heure de musculation, pris dix minutes de respiration consciente, deux à trois heures d'écriture de son livre et une heure de lecture...
En gros, "quand on veut, on peut !", et il se présente comme l'incarnation la plus inspirante de cette maxime. Impressionnant ? Non. Désespérant. Tout d'abord parce que cet étalage est violent, il renvoie au visage de ceux qui traversent la noirceur de l'existence, la culpabilité de ne pas être en mesure d'agir, de ne pas choisir le "bon" côté de la vie. Il renvoie à la responsabilité individuelle du destin. Dans une société individualiste, je suis responsable de ma destinée. Eh bien non, les choses peuvent être différentes. Je ne suis pas responsable de tout, de ce qui m'arrive, de ce qui me touche, de l'état du monde, de mes proches, de mon patron... Non, je ne suis pas responsable de l'inflation, de mon passé, de mes peurs... Il se voulait inspirant, je l'ai trouvé indélicat, vulgaire. Il affiche ses résultats comme l'on affiche les comptes d'une entreprise dans un bilan, des recettes managériales, des indicateurs "d'avancement". Le paradoxe (si je puis dire), c'est d'un côté la conscience d'un monde dont les règles sont à bout de souffle et en même temps l'application de ces mêmes règles à nos existences. On peut en deviner l'issue. J'ai été marqué par un autre aspect dans l'étalage de cette routine matinale (qui à mon humble avis n'est pas si quotidienne que cela) : c'est l'absence du rien. Où est la place laissée au vide ? Au rien ? A l'ennui si je puis dire...? La contemplation, accueillir l'inattendu, écouter les oiseaux, sentir le parfum des fleurs... Ne rien faire du tout, renoncer à l'agitation, faire émerger la créativité, l'intuition ? Oui, sans ennui, point de créativité pour une mise en action inspirante. Une vie occupée par une série d'actions n'est pas une vie dans laquelle l'émergence d'une créativité peut aparaitre. Elle est de mon point de vue, totalement, routinière et je crains qu'elle entretienne la fameuse zone de confort dans laquelle je ne me réalise pas. De cette check-list, dont chaque case était fièrement co(a)chée ressort une volonté de contrôle. De contrôler chaque détail de sa vie, chaque minute, chaque respiration. Pas d'improvisation, mais juste l'application d'un process, jour après jour, pas après pas, dans l'effort, le contrôle, la maîtrise et la confiance absolue du résultat espéré. Personnellement, je n'en peux plus du contrôle, j'étouffe dans le contrôle. Dans la mesure et la validation de l'efficacité, je fane, je m'éteins. C'est une des raisons pour lesquelles je refuse de travailler avec les entreprises, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai fui le monde de l'entreprise. Et pour réussir ma vie, je devrais mener chaque jour une revue des objectifs ? Valider mes points d'avancement ? Améliorer mes process de réalisation ? Et sinon, que se passe t'il ? Je me ferais virer de ma propre vie ? Suis-je à ce point libre lorsque je dédie ma vie à contrôler mes avancements ? Vous devinez ma réponse. Enfin, savez-vous ce qu'est le contraire du contrôle ? Le lâcher prise... Je me suis permis de lui envoyer un mot dans lequel je lui faisais part de mes commentaires. Rien d'insultant, juste un point de vue différent du sien. Il m'a gentiment remercié avec un smiley, en insistant sur le fait qu'il avait choisi librement de réaliser ces actions et qu'en cela, mon avis était nul et non avenu. Certes. La psychologie sociale a beaucoup travaillé sur la notion de choix, sur le libre arbitre... Lorsqu'il affiche ses biceps, il nous influence, lorsqu'il coche des cases, il nous influence. Lorsqu'il communique... il nous influence (et moi aussi). Et sous la multitude d'influences que je vis chaque jour, mon choix est-il vraiment le mien ? Se cache ici le coeur de l'échec du développement personnel, du moins de ses promesses non réalisées. Sous influence permanente, mon choix n'est pas tout à fait le mien et disons le simplement, il n'est jamais tout à fait sûr, que l'objectif que je poursuis m'inspire à ce point. D'où la tendance à baisser les bras au bout d'un certain temps. Alors oui, mille fois oui, rejoignons Montaigne qui affirme que le bonheur réside dans le "faire", mais sachons également "être" en renonçant au contrôle pour faire émerger la créativité et l'élan vital de nos existences. De grâce, laissons la place au souffle, si cher à François Cheng... Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes. Au fil des rencontres, lorsque la parole se libère, qu’un processus de réconciliation est en oeuvre, m’apparait souvent le sentiment d’une profonde solitude chez beaucoup de ceux qui franchissent la porte de mon cabinet. Ce mot, “solitude”, est fréquemment prononcé dans un murmure, comme s’il était tabou, non autorisé, comme s’il relevait d’un mensonge, quelque chose que l’on n’admet pas, que l’on ne s'autorise pas.
Il est vrai que se sentir seul peut paraître paradoxal lorsque, par exemple, l’on consacre son énergie au bien-être de son conjoint ou de sa famille, lorsque l’on travaille en équipe, lorsque l’on pratique différentes activités sportives, créatives ou associatives. Je peux être entouré, avoir une vie sociale épanouie et me sentir seul. Dans cette solitude, souvent, se répètent inlassablement des ressentiments, des interdits. L’interdiction de me plaindre par exemple, l’interdiction de penser à moi, l’interdiction de demander quelque chose… Lorsque ce sentiment est évoqué au sein du cabinet ANIMA, il est souvent exprimé au travers de cette sensation de ne pas être compris, de ne pas compter aux yeux des autres, et notamment des plus proches. Comme une amère transparence, un voile de tristesse, camouflé dans une apparence, un faire-semblant qui devient le masque de la personnalité affichée. Une sorte de “mal-entendu” de l’existence où l’on se croise dans l’attente désespérée d’un changement… En vain, malheureusement. Chez cette personne qui souffre d’un profond sentiment de solitude, se cache une sorte de résignation, d’abandon de la quête d’un équilibre lointain. A quoi bon m’exprimer, me confier si l’autre ne m’écoute pas, me trahit, me fait mal par ses réactions… A quoi bon m’exprimer si je ne sais pas ce que j’ai, ce que je ressens, si je ne me comprends même pas. A quoi bon me plaindre dans ce monde où tant d’autres souffrent plus que moi, dans ce monde où j’ai tant et d’autres si peu. J’ai tout et me sens en décalage, malheureux, qui pourrait me comprendre ? Cette solitude est souvent liée au sentiment de vivre en décalage, à côté, dans un rythme différent, une fausse cadence, avec les autres, avec mes activités. Un regard en perspective me donnant l’impression de ne pas vivre dans le même univers, une marche forcée, bien loin des repères qui m’apaiseraient. Alors je cherche, en secret, je tourne en rond et ne sais plus exprimer ce qui m’anime, ce qui me tourmente. Cela fait si longtemps que j’encaisse, silencieusement, docilement, que tout changement paraîtrait révolutionnaire, violent même ! Alors ce que nous entamons, au cabinet ANIMA, c’est une phase de réconciliation : apprendre à devenir ami avec soi-même. Se pardonner, s’apprécier, se comprendre. Se prendre par l’épaule quoi… avec indulgence, avec compassion. Pour soigner la solitude, parfois, il est utile de savoir passer du temps avec soi plutôt que de se fuir à renforts de comportements excessifs ou envahissants, il peut être utile de se donner ce que l’on attend, en vain, de l’autre, des autres. Lorsque je souffre de solitude, je ne ressens que l’absence autour de moi, une absence qui fait tant écho à ma propre fuite de moi-même. Davantage que la fuite, nous travaillons en hypnose le rapprochement avec soi-même, comme des retrouvailles, une rencontre entre soi et soi… Partir à la recherche de soi, c’est cela, le moteur d’ANIMA, pour ne plus dépendre de l’extérieur. Cela vous tente ? Alors je me réjouis de vous accompagner sur ce chemin d’épanouissement, à très vite ! "Trop bon, trop con..."
Vous connaissez l'expression, n'est-ce pas ? Elle est souvent prononcée par ces personnes qui ont beaucoup donné, du temps, de l'attention, de l'amour, de l'argent parfois, elles ont investi leur énergie auprès de l'autre... cet autre qui semble indifférent à ce qu'il a reçu. Cette formule lapidaire, si courte, contient pourtant deux notions clé desquelles il est parfois difficile de s'extirper : La culpabilité et la trahison... Enfer et damnation. La culpabilité pèse, ronge, se rappelle à notre bon souvenir et continue de s'épandre année après année. Elle nécessite une notion de conscience, de discernement, de jugement et de raisonnement. Je me rends compte, après coup, que je n'aurais pas dû faire ceci ou cela. Mais il est trop tard. Pourquoi ai-je compris si tardivement mon erreur ? Étais-je à ce point aveuglé auparavant ? Est-ce que je restais en attente d'une réaction, d'un signe ? L'espoir me faisait-il tenir ? D'une certaine façon, puisque la (non) réaction de l'autre créé mon état de mal-être actuel, ne suis-je pas, quelque part, soumis à cet autre ? De sa réponse dépend mon "bonheur", de son regard dépend le jugement, puis l'amour que je me porte... Parfois, la mauvaise conscience est alimentée par la répétition de comportements inadaptés, "c'est toujours la même histoire, je fais passer l'autre avant moi et je me retrouve à chaque fois déçu... " L'éducation reçue est parfois une clé de compréhension. On apprend aux enfants à faire plaisir, à se mettre en retrait, à être gentils avec papa et maman. A complaire aux gens qui nous entourent, parce que sinon, les "gens" seront mécontents et nous rejetteront". Alors se taire, passer après, "faire plaisir" devient une nécessité pour être aimé, accepté, quitte à avaler parfois des couleuvres... Le remord de n'avoir su se respecter devient alors si puissant qu'il détruit à petit feu l'estime de soi. A force de me taire, je me soumets, j'apprends à peu m'exprimer, à dire oui si je pense non. Et à beaucoup m'en vouloir. "J'aurais du mettre des limites !" Fort heureusement, cette culpabilité peut aussi s'avérer utile. C'est elle qui permet dans bien des cas, à apprendre à exprimer ses attentes : "c'est bon, j'ai compris la leçon ! Cette fois-ci, je vais poser mes conditions !". La deuxième notion importante de cette locution est une lourde blessure appelée trahison : "j'ai donné ma confiance, mon amour, mon temps et en retour, qu'ai-je obtenu ? Un coup de poignard dans le dos !". Aïe, ça pique. Une douleur à laquelle je ne m'attendais pas, que je n'avais pas envisagée puisqu'elle provient cet endroit où je me sentais sécurisé... Alors ce que je pensais solide, fiable dans ma vie, dans mes relations, devient un château de cartes s'écroulant dans un fracas épouvantable. Une blessure pesante, difficile à pardonner, à comprendre. Une rumination lancinante alimentant la déception, bien longtemps après l’événement. "Ne suis-je pas digne d'être aimé ? Quels sont mes appuis dans ma vie ? Suis-je à ce point seul ?". Dans cette perte de repères, s'installe une cogitation aux sombres accents entraînant le développement d'un mal si puissant : l'anxiété, un état de trouble causé par la crainte d'un danger, mécanisme bien naturel lorsque la déception fut à la hauteur de la très désagréable surprise... Je cherche alors dans mon existence tout ce qui me donne raison, tout ce qui m'apporte la preuve que je suis "trop bon... et trop con". Et j'en trouve des preuves ! Plein ! Alors je me construit sur l'idée que les gens abusent de ma générosité et que le monde est peuplé de traîtres en puissance et que décidément, je ne peux avoir confiance en personne. Bien sûr, tout cela relève d'une décision, celle de savoir où je porte mon regard, pour, peut-être commencer à observer toutes ces situations dans lesquelles mon entourage - ou bien ces inconnus dans la rue - me tendent la main, sont généreux avec moi, font preuve d'écoute, d'indulgence, de bonté aussi... Réapprendre à ouvrir les yeux sur ce qui va bien, pour éviter l'enfermement dans des certitudes tronquées et discutables. A partir d'aujourd'hui, je cherche les actes de bonté autour de moi et rapidement, je me laisse porter par la certitude que l'énergie que je partage est contagieuse, et me revient toujours de façon décuplée. Alors cherchons ensemble ces sourires, ces actes gratuits, ces mains tendues, ils nous rappelleront que l'on n'est jamais "trop bon". |
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Mars 2025
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