Chaque rencontre est unique, chaque séance se révèle différente de la précédente. Nous portons en nous ce caractère de singularité et pourtant, nombreux sont ceux qui luttent contre cette dernière, rêvant de devenir « normal » ou « comme les autres… », rêvant de faire taire ces parties qui saignent à l'intérieur et souffrent en criant silencieusement.
Une guerre impitoyable, sans merci, contre vents et marées. Une guerre menée parfois depuis de longues années. Contre soi, d'abord. Une arme de destruction intime s’avère très efficace : le jugement intérieur. Petite voix insidieuse qui ne laisse rien passer. Il existe aussi les processus d’auto-sabotage, les schémas répétitifs, les pulsions, les phases de déprime, les blocages…. Une longue liste créant un fracas épouvantable auquel l'on s’habitue au fil du temps, une fatalité contre laquelle, lutter, ne sert plus à rien. Beaucoup de personnes venant au cabinet sont des traumatisés de ce conflit intérieur. En guerre, violente et silencieusement hurlante depuis si longtemps, elles viennent chercher un cessez-le-feu. Une accalmie, un apaisement. Oh, rien de spectaculaire, juste l’expérience du repos, de la paix intérieure, de l’harmonie. C’est cela l’expérience la plus fondamentale de l’hypnose : se retrouver dans un espace différent, un no-man’s-land et vivre par sa sensorialité une rencontre entre soi et soi. L’hypnose est un espace de rencontre. De re-découverte. Un espace de poésie aussi. Entrer dans un état d’hypnose, revient à lâcher ses armes pour expérimenter une approche plus satisfaisante. Nouvelle, forcément. Or lâcher ses armes est probablement l’étape la plus décisive. Cela s’appelle aussi le lâcher-prise ou abandonner tout projet de maîtrise sur le temps et les évènements, sur le corps aussi et les pensées aussi. La magie est là, ne rien attendre, ne rien espérer, ni même un résultat, et s’ouvrir à tout pour laisser monter l’ensemble des ressources et forces vives qui sont en nous, celles qui recréent du lien, entre nous et nous. Le praticien en hypnose n’est rien d’autre que le dépositaire de ces armes « Tu peux y aller en confiance… ». Mais les mots ne suffisent pas à créer ce rapport de confiance, une intention pure, une relation pure, un rapport rempli parfois de silences, de regards, d’une respiration tranquille, de rires aussi - de vérités toujours - sont le ferment de cet abandon à soi. Alors, dès que la personne ferme les yeux spontanément pour s’abandonner à l’aventure de la paix, sans le savoir vraiment, elle vient d’accepter l’idée d’enterrer la hache de guerre et commence à fumer le calumet de la paix. Je ne travaille que pour ce moment-là.
0 Commentaires
|
Details
Archives
Juillet 2024
Catégories
Tous
|