Plusieurs milliers de rencontres, toutes uniques, des histoires, des parcours, des drames souvent. Au fil du temps, je suis témoin des efforts que chacun s'évertue de réaliser pour sortir d'une situation difficile ou calmer ses tourments. J'écoute le déroulé d'une existence parfois chaotique, douloureuse, j'assiste à l'effleurement d'émotions et toujours reconnais une sensibilité développée à force de vigilances et de nouvelles souffrances à éviter.
Bien qu'uniques, ces histoires de vie ont souvent quelques traits qui les relient. Des points communs, des caractéristiques qui semblent se renforcer au fil des épreuves, et que je retrouve aussi bien en accompagnant une personne dans sa lutte contre une addiction, dans sa colère, sa tristesse ou dans une phase de déprime. Bien sûr, ces observations ne constituent en aucun cas une preuve ou une certitude scientifique, elles sont juste le témoignage d'un hypnothérapeute qui accueille beaucoup de personnes en souffrance. Tout cela n'engage que moi au fond... Et c'est très bien ainsi. 1- Sans tenir de statistiques précises, plusieurs occurrences m'apparaissent. La première d'entre elles, c'est une sensation de solitude que je retrouve chez bon nombre de mes consultants. Une solitude dans l'incompréhension de mécanismes qui les dépassent, à la recherche d'un "pourquoi" tellement complexe. L'absence d'explication claire et nette créé cette difficulté à comprendre nos comportements, pulsions, accès de colère et autres manifestations incontrôlées. Et sans comprendre, comment expliquer aux autres ? A la famille, au conjoint ? Ce sentiment extrême, c'est aussi la solitude dans la souffrance, dans la douleur. Elle ne se partage pas et du reste, beaucoup la gardent en eux, préférant "encaisser", "ravaler", "prendre sur les épaules", "faire avec", assumer, plutôt que de l'imposer ou de la révéler autour de soi. Cette solitude, s'exprime aussi dans le doute s'imisçant au fil des années, "suis-je normal ?" : je ressens que je n'appartiens pas à la norme, celle de la société, celle du monde dans lequel j'évolue, celle de mes parents, la mienne aussi. Et si je ne suis pas "comme les autres", alors je me sens seul. Les réseaux sociaux exacerbent ce sentiment, et aussi le manque de confiance en soi. Parfois, la solitude s'exprime très nettement dans une phase de déprime, une dépression. Cette incapacité à créer du lien, en moi d'abord, avec les autres ensuite. Alors dans l'isolement de ma détresse, je souffre, du regard de l'autre, mais surtout de mon propre regard, m'en éloignant le plus possible jusqu'à ce que tout retour "à la normale" devienne une épreuve redoutée. Il arrive que la solitude revêt paradoxalement une incapacité à être seul, surtout sans rien faire. Alors je la fuis dans un accès de panique, toujours en activité, en compagnie de collègues, de la famille, d'amis, au risque de m'épuiser et de me retrouver... seul. En voilà une aventure ! 2 - La fidélité me parait aussi très présente chez un grand nombre de mes clients. Je n'évoque pas la fidélité amoureuse.. quoique, parfois certaines personnes restent fidèles à de sombres personnages qui les rabaissent, les frappent, les humilient, mentent, trompent. Cette fidélité existe mais ne concerne pas tout le monde. En revanche, il existe bel et bien une fidélité plus commune, sournoise, presque invisible. La fidélité au jugement d'un autre. Un parent souvent, mais pas systématiquement. "Je suis très dur avec moi, je ne m'estime pas, je suis exigeant envers moi-même et remarque tous mes défauts, mes travers, je me traite de tous les noms, lorsque je monte sur ma balance, lorsque j'échoue, lorsque je me regarde dans un miroir, lorsque je m'écoute parler et dire tant de sottises..." . Beaucoup de souffrances en peu de mots, tant d'insultes devenues bruit de fond, et sans même y prêter attention, la répétition, encore et encore, de ces violences devient le fonctionnement de la personne, vis-à-vis d'elle-même. En creusant un peu, souvent la personne me confie que durant son enfance, un parent, des camarades de classe l'ont maltraitée, l'ont rabaissée, encore et encore, se moquant de l'attitude, de l'image, des mots... Dénigrant systématiquement, tout. Alors la personne qui se maltraite, répétant les horreurs qu'elle a pu entendre dans son passé, se rabaissant, s'humiliant, est restée fidèle aux propos qui l'ont tant fait souffrir... Parfois, elle reste fidèle à un ordre : "arrête de pleurnicher ! Tais-toi !" Ou une injonction : "la vie est dure, rien n'est simple..." etc, etc... Cette fidélité, s'exprime aussi dans les répétitions de schémas comportementaux ou émotionnels. Une fidélité à un fonctionnement, souvent néfaste, mais totalement connu... donc rassurant. Oui, la fidélité a cette vertu, celle de rassurer : "au moins, ça, je le maîtrise" (même si cela me fait souffrir). Cela porte un nom : la zone de confort ! Même si elle est très désagréable ! Dès que je répète quelque chose, je suis fidèle, à un comportement, à une pensée, à une situation. 3- Troisième trait commun aux personnes que je rencontre depuis une vingtaine d'années, et se développant à une vitesse prodigieuse, c'est l'anxiété. Une sensation de peur, de crainte, un sentiment désagréable provoquant souvent de la cogitation, et des manifestations physiques fort désagréables. Elle se manifeste de façon plus ou moins continue, certains "font avec" trouvant un refuge dans un choix d'activités prodigieux (allant de la création artistique à la pratique du sport, en passant par le tabagisme, une consommation excessive d'alcool, de nourriture (le chocolat par exemple), développement de TOC, etc, etc.... Bref, chacun fait comme il peut avec son anxiété. parfois, certains se trouent l'estomac avec une bonne dose de cortisol ! L'anxiété est souvent associée à une rumination intérieure, une crainte ou un sentiment "insecure" de ce qui pourrait arriver, de ce qui arrive. Et comme souvent, on imagine l'avenir comme l'on a connu son passé, si j'ai souffert dans le passé, une partie en moi va se charger d'envisager tout ce qui pourrait mal tourner à l'avenir. Cela s'appelle l'anticipation, et notre société, notamment le monde du travail, est basée sur ce système. Evidemment, l'anxiété s'entretient, par les mauvaises nouvelles notamment, par une absence de maîtrise des éléments extérieurs. Or, à moins de vivre dans une grotte, les informations nourrissent l'anxiété, la précarité ou l'absence de maîtrise de ce qui pourrait m'arriver. Nous vivons dans un monde qui n'a jamais autant été informé y compris de fake news. 4- Enfin, le dernier point qui correspond à une immense majorité des personnes reçues au cabinet, c'est la confusion, émotionnelle surtout. Celle consistant à mélanger l'intensité émotionnelle des événements, accordant aux détails une manifestation émotionnelle disproportionnée. Le discernement intellectuel peut parfaitement fonctionner... mais la réaction intérieure, c'est une autre paire de manches ! Ce constat s'illustre particulièrement chez mes consultants venant me rencontrer pour apprendre à "gérer leurs émotions". Bon, je vais être transparent avec vous, je ne sais pas si une émotion "se gère", surtout lorsqu'il y en a beaucoup, successivement et simultanément. La (ou les) gérer, reviendrait alors à la classer le plus loin possible pour en éviter les effets. S'asseoir dessus, l'étouffer. Avez-vous déjà essayé de cacher un ballon dans l'eau de la mer ou d'une piscine ? Aussi profondément que possible ? Imaginez que ce ballon soit une émotion. La colère par exemple, ou une frustration... Vous l'enfoncez avec effort dans l'eau, la colère (ou l'émotion en question) disparaît de la surface, mais dès que vous relâchez votre effort (après tout, vous n'allez pas passer votre vie dans la piscine !), le ballon jaillit avec une force incroyable, venant percuter votre visage et vous éclabousser (et tout ce qui est autour de vous)... Alors oui, c'est vrai, vous pourriez "gérer" tous vos ballons en les cachant dans l'eau profonde mais vous pouvez aisément imaginer les conséquences. Décidément, cette confusion créé bien des tourments ! Peut-être constatez-vous quelques points communs avec cette liste personnelle et vos propres ressentis. Imaginons que vous trouviez une résonance dans ces mots, je ne peux que vous encourager à mettre un terme à ces fonctionnements afin de goûter le plaisir de mécanismes plus doux et harmonieux et surtout de souffler un peu, après tant d'années de solitude, de fidélité, d'anxiété et de confusion. Souvenez-vous que d'autres chemins existent ! A très bientôt au cabinet ANIMA - Hypnose Angoulême - 07 69 93 33 18
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Voilà... je viens de recevoir mon premier avis négatif.
Disons-le franchement, cet avis m'a fortement contrarié, énervé, agacé (je pourrais continuer longtemps comme cela)... Mes premières réactions ne furent pas très zen, ni les deuxièmes du reste... J'ai imaginé 1001 façons de réagir, de me défendre, de condamner sans appel ce tissu d'inepties et de mensonges, de railler la facilité de l'anonymat, de crier à l'injustice... Bref, de hurler au complot ! J'ai longuement exprimé mon désarroi auprès des miens, ce que je ressentais, le découragement que ce message pouvait produire, de toute l'énergie consacrée à mon activité, "elle ne sait rien de mon investissement, de toute l'énergie que je produis à chaque séance ! Et maintenant, que vont penser tous ceux qui liront ce stupide texte, QUE VONT-ILS PENSER DE MOI !" Je me suis justifié, j'ai replacé dans le contexte. Et puis mon épouse (toujours très judicieuse) m'a posé la question suivante : "Comment se fait-il que tu nous parles autant de ce seul avis négatif alors que tu n'as jamais évoqué tous les autres, pourtant si nombreux et tellement positifs ?" OK, merci pour la question... Malgré des heures passées à la réflexion, à la formation, au développement personnel, à l'évolution spirituelle, j'observe que je reste émotionnellement attaché au jugement d'un tiers. Je note une forme de dépendance à l'image que j'émets, en tout cas au regard qu'elle peut produire. Moi qui croyait m'être débarrassé de ce fléau, j'ai encore du chemin à parcourir ! Alors j'ai relu l'avis négatif, j'ai fait abstraction des exagérations et des mensonges pour me concentrer sur le coeur de son contenu, l'émotion qui s'en dégageait. Et cette émotion, je ne peux la condamner, elle existe, elle est bien réelle. Alors que faire... ? La balayer d'un revers de main, me drapant dans l'orgueil, dans un égo malmené, ou bien considérer ce message comme une lumière, comme l'expression d'une vérité personnelle, de sa vérité, d'une attente à laquelle il m'est aujourd'hui donné de répondre. La nuit est passée, l'amertume également. Le lendemain, je ressentais même une forme de gratitude vis-à-vis de la personne qui avait rédigé ce message. Au fond, elle me donne l'opportunité de me rapprocher davantage de mon intention, celle d'accueillir inconditionnellement toutes les personnes qui me font l'honneur de m'appeler ou de franchir la porte de mon cabinet de thérapies brèves (bon, je ne lui ai pas dit, elle n'aura qu'à lire ce billet :) ! Et il est fort possible que sous la charge des demandes de ces derniers temps, je me sois quelque peu écarté de la façon dont je veux répondre aux sollicitations. J'ai également pris conscience que plus je cherche à contrôler l'image que j'émets, du moins plus j'essaie de contrôler l'image que vous recevez, plus je m'écarte de mon intention première : Contribuer à l'impulsion pétillante de légèreté et de soulagement dans vos vies. Cette impulsion passe par le respect inconditionnel de l'autre, par la bienveillance et je dois reconnaître que j'ai encore et toujours à travailler sur ce point. Pour le reste, je ne suis qu'un humain, je sais que je ne plairai pas à tout le monde, et aujourd'hui, j'apprécie de m'installer dans cette humanité ! Alors, même si je me serais bien passé de cette expérience, au moins dans sa forme, je reconnais que Pauline C. contribue - à sa façon très personnelle - de me faire progresser dans ma pratique. Alors à toi chère Pauline C, longue et belle vie ! "À chaque fois que je vais bien, je ne sais pas pourquoi, je fais quelque chose ou je dis quelque chose qui me plonge immédiatement dans la noirceur la plus totale... Je ne parviens pas à garder mes relations et tout ce que je touche, je le casse !... Comme s'il y avait en moi une voix qui me rappelle que je ne mérite pas d'être heureux !"
Voilà une situation bien usante, vivre la félicité et sombrer juste après dans le mal-être, un yo-yo permanent, fatigant. Les philosophes stoïciens ont l'habitude de dire que le bonheur ne peut exister sans la conscience du bonheur. Et justement, cette prise de conscience déclenche parfois des mécanismes bien enfouis, parfaitement inconscients. Des réflexes, des programmes, des réactions non appropriés à mes besoins les plus élémentaires. "Je veux être heureux, mais je sabote systématiquement la source de mon bonheur, en moi, ou dans ma relation aux autres...". Pour certains, le fait de prendre conscience que, ici et maintenant, tout va bien, déclenche immédiatement la peur de perdre ce bonheur. Après tout, on ne perd que ce que l'on possède, n'est-ce pas ? Et lorsque je me concentre sur cette peur, que mes pensées convergent vers la crainte de le voir s'échapper, alors mon corps, mon esprit s'apprêtent à lutter pour le conserver, ils me placent dans une position défensive et parfois, la meilleure des défenses, c'est l'attaque. Pour d'autres, prendre conscience que tout va bien, c'est s'aventurer dans "l'inconnu"... "Je n'ai pas été épargné par la vie.. et je ne sais pas vraiment ce qu'est être heureux !". L'inconnu, c'est le changement, changer ses repères, ceux qui nous structurent, nous rassurent, ceux que nous connaissons depuis très longtemps parfois - ces repères nous permettent de tenir, de savoir dire non, et d'en être là où nous en sommes aujourd'hui malgré les difficultés rencontrées. Lorsque l'on se bâtit sur la certitude que le bonheur n'appartient pas à notre vie, à notre expérience, il est alors dangereux ou inquiétant de se séparer de ce qui nous a maintenu en vie... cette structure que certains nomment la force intérieure. Alors même si je sais que le bonheur est bon pour moi, une partie plus instinctive, plus animale se méfie de ce changement... et me précipite là où je retrouve mes repères d'antan : "le bonheur n'est pas pour moi !" Certains, lorsqu'ils prennent conscience que tout va bien, se rappellent alors combien la vie de leurs parents (ou d'autres) fut difficile, des efforts qu'ils ont produits toutes ces années à se sacrifier pour les autres, pour leurs enfants... "Mais qui suis-je, moi, pour mériter le bonheur, plus que mes parents ? plus que... n'importe qui ?". Alors par devoir, je ne m'autorise pas à embrasser le bien-être et, inconsciemment, encore une fois, je mets en place des mécaniques imparables qui m'éloignent de ce que je sais bon pour moi. D'autres peut-être, découvrant subitement comme ils vont bien, entendront alors la voix du père, de la mère ou d'un "grand" lui disant "tu es un bon à rien !", "la vie c'est dur, méfie toi !", "tu ne mérites vraiment pas tout ce que l'on fait pour toi... !", "tu n'arriveras à rien dans la vie !"... Bref, toutes ces joyeusetés que, malheureusement, certains parmi nous entendent ou ont entendu toute leur jeunesse. Des messages répétés, ancrés. Le "Tu es un bon à rien" est devenu "Je suis bon à rien...". Ce que je crois, devient ma vie. Comme le dit si bien Victor Hugo : "je crois ce que je dis, je fais ce que je crois..." Bref, les histoires, les passés, les cercles vicieux, les croyances sont à l'origine de ces mécanismes destructeurs. D'autres schémas existent bien entendu, et chacun d'entre eux fait l'objet de nombreux ouvrages, ils abordent les sujets de l'estime de soi, du mérite, de l'autorisation, de l'évolution personnelle, des croyances, de la culture, de l'éducation... Tous ces sujets, nous les abordons en séance de thérapie brève, travaillant avant tout sur le changement de perspective. Le regard sur soi... parce que, merde, "oui, je le vaux bien...!" comme dirait l'autre.. et j'ajouterais "je le vaux bien... maintenant et rapidement parce qu'il est grand temps que je vive ma vie, pleinement !" - ok, ça claque moins. C'est le propos de la thérapie brève, à bientôt je l'espère, sur Angoulême dans votre cabinet d'hypnose ou ailleurs ! |
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