L'on dit parfois que pour bien connaître un lieu, il faut savoir s'y perdre... J'aime bien cette idée, elle caractérise l'une des approches que je défends au sein du cabinet ANIMA : faire l'expérience de la confusion, de la perte de repères pour mieux se retrouver.
Se perdre quelque part... L'expression est sans doute exagérée car il est rare de ne pas savoir dans quelle ville ou quel quartier ou quelle région l'on se trouve. L'information est incomplète certes, mais ne fait pas de moi une personne totalement perdue. J'ai la sensation de l'être mais en réalité, je ne le suis pas. Mon impression ne reflète pas la réalité. Il me manque juste quelques informations pour maîtriser mon emplacement précis... Souvent, la sensation d'absence de maîtrise est vécue comme inconfortable. Il est alors tentant de rester sur place pour continuer de "contrôler mon monde". Cependant, cette absence de maîtrise recèle un trésor bien précieux : ce n'est que dans la confusion (ou sensation d'être perdu), que je deviens acteur de mon cheminement, les sens en éveil, les yeux grand ouverts, j'assimile de l'information, je découvre de nouveaux repères et élargis mon spectre de connaissances en tâtonnant et découvrant d'autres perspectives. Souvent, pour ne pas me perdre, j'utilise un GPS, voix rassurante qui m'endort, me guide et fait de moi le spectateur de mon parcours, sans rien retenir de ce qui est, sans la possibilité de modifier quoique ce soit dans mes connaissances, mes expériences... dans mon intériorité. Le GPS devient mon repère, suis-je pour autant en maîtrise de mon cheminement ? Ne l'ai-je pas plutôt déléguée à l'artifice d'un logiciel ? N'ai-je pas l'illusion de choisir mon chemin, mon parcours ? Cela me rassure, c'est vrai, pourtant, ai-je bien profité de mon voyage, le nez rivé à mon écran...? L'on dit parfois qu'il faut se dépouiller pour mieux se retrouver. Laisser tomber les habitudes, les certitudes ou croyances qui agissent comme un GPS auquel je me réfère sans cesse. C'est vrai, la seule façon de me trouver est de savoir où je suis... et pour cela, rien de tel que de relever la tête et prendre la responsabilité de mon chemin, en ouvrant les yeux, en écoutant, en m'éveillant à tout ce qui est. Parce que dans ce "qui est", je suis. C'est dans ce fameux lâcher prise que mes sens se libèrent, sans entrave, sans GPS pour les limiter. Et pour cela, je m'abandonne totalement, à ce qui est, sans attente, juste dans la découverte qde ce qui s'éveille en moi. C'est cela que nous expérimentons chaque jour au sein du cabinet ANIMA. Rien d'autre... ou tout cela à la fois. Ce voyage vous appelle ? Alors à très vite !
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"Bonjour M. Denier, je pense avoir été abusée durant mon enfance par un proche, je n'en ai aucun souvenir et j'aimerais entrer en hypnose pour savoir précisément ce qu'il s'est passé..."
Voici une demande que j'entends malheureusement très souvent. A l'heure du #Metoo ou des révélations de maltraitance, notamment dans le milieu du cinéma, je reste abasourdi par le nombre de victimes de viols au sein de la sphère familiale. Dans l'immense majorité les victimes étaient enfants ou adolescentes, elles ont gardé le silence durant des années, des décennies, toute une vie. Je constate dans ma pratique, que l'inceste, sujet tabou par excellence, est un thème récurrent, dont l'ampleur me semble effroyablement massive. Certaines personnes ont un souvenir très précis des actes subis, d'autres, les ont effacés, totalement oubliés. Lorsque l'on me demande de travailler sur la récupération d'un souvenir, j’annonce avec d'infinies précautions, que l'hypnose n'est pas garante d'une restitution exacte de la vérité. Sous hypnose, il est possible de faire ressurgir un ... faux souvenir, de mentir aussi, sans le savoir. Bien sûr, certains de mes confrères vous proposeront de revivre un traumatisme du passé pour éclairer les faits et connaître précisément les circonstances de l'agression. Malheureusement, vivre un traumatisme sous hypnose ne garantit en rien qu'il ait eu lieu auparavant. Il peut être inventé de toute pièce, sans que la personne n'en ait conscience, il peut aussi être déformé, tronqué, transformé, fantasmé, amplifié... En revanche, la "révélation" d'un faux-souvenir peut avoir des conséquences extraordinairement lourdes. Tout d'abord, inventé ou non, un traumatisme intense a été vécu et laissera une trace dans la psyché, de plus, l'émergence du faux-souvenir viendra percuter tout ce que la personne considérait comme solide, ébranlant au passage son identité. Des personnes peuvent littéralement s'effondrer sur la base d'un faux-souvenir vécu en séance d'hypnose - et aussi en psychothérapie. Je comprends l'attente de la personne, son besoin de savoir, mais avec d'infinies précautions, je mets en garde contre le risque de vivre un traumatisme extrêmement violent basé sur un doute, sur une parole malheureuse (et autant hasardeuse que maladroite) d'un thérapeute laissant entendre que la personne a vécu un traumatisme dans son passé... Une expérience dont les conséquences peuvent être gravissimes pour l'équilibre de mon client. Non, l'hypnose ne garantit pas la vérité et personnellement, je ne fais jamais entrer qui que ce soit dans son traumatisme pour le régler dans un état de conscience modifié. Je privilégie le travail sur la reconstruction et le développement de l'estime de soi, la perception de soi sans réécrire le passé. A bientot ! Je ne sais pas vous, mais parfois, je remarque que je me parle mal. Intransigeant, je ne laisse rien passer, m'insultant au passage, un nom d'oiseau, prononcé silencieusement dans le souffle d'une pensée. Un commentaire dégradant sur mon attitude, mon allure, ce que je viens de faire. Rien d'insistant, juste une ritournelle habituelle. J'ai pris l’habitude de mal me parler et ne le remarque plus.
Je ne prête aucune attention à mes pensées aussi fugitives que dégradantes. Rien d'anormal, cela fait des années qu'une petite voix intérieure juge tout et n'importe quoi. Jugement utile souvent, me permettant de corriger ou d'améliorer quelque chose dans ma vie, mais un jugement relativement dénigrant qui, au fond, n'a pas souvent lieu d'être. Ne pas prêter attention à toutes mes pensées, au mieux cassantes, au pire insultantes, ne signifie en rien qu'elles n'ont aucun impact sur mon bien-être. Imaginez-vous un instant, vivre aux côtés d'une personne qui commenterait tous vos actes, votre apparence, vos ressentis, jusqu'aux pensées même... Une personne qui se moquerait de vous, vous jugerait, dénigrerait en permanence, tout au long de sa journée "J'suis con ou quoi ?", "J'ai encore tout raté !", "J'suis moche, j'aime pas mon bide", "J'ai aucune volonté!" "Je ressemble à rien !", "Je me déteste", "Fais gaffe, n'y va pas", "Lui, il réussit !", "Machin est mieux que moi", "je suis un incapable", "Qu'est-ce qui va encore me tomber dessus", "Ça va encore foirer", ... J'en passe et des meilleurs. Dans mon expérience de thérapeute, chaque jour, je rencontre des personnes en souffrance, dont l'estime de soi ne va pas de soi, manque de confiance, dénigrement permanent. Je prends le temps de discuter, nous échangeons. Beaucoup de personnes me confient avoir souffert dans leur passé, victimes de moqueries, d'insultes, de violences physiques ou psychologiques, au sein de la famille, à l'école ou dans d'autres circonstances. Elles ont profondément souffert parfois du rejet, du dénigrement permanent, de la comparaison et se sont adaptées comme elles ont pu pour se protéger de ces attaques (repli sur soi, dépression, toc, addictions, comportements excessifs, colères, dépendance au regard de l'autre, renoncement à son authenticité, somatisations, phobies, dérèglement alimentaire, etc, etc...). Et puis au fil des années, les choses se sont arrangées, elles ont pris leur envol et sont sorties du cercle mortifère dans lequel elles évoluaient. Heureusement pour elles ! MAIS... Mais elles se parlent mal, se jugent, se cassent. Un auto-dénigrement permanent auquel, elles aussi, ne prêtent plus attention. Je ne crois pas qu'à la naissance nous nous parlions mal. Je ne crois pas que nous nous traitions d'imbécile de façon innée. Non, nous intégrons ce que nous comprenons de l'existence, nous répliquons ce que nous observons, ce que nous entendons, nous construisons un monde complexe fait d’adaptations permanentes, d'arrangements, de raccourcis, d'amnésies. Bref, on fait comme on peut. MAIS, si nous avons évolué dans un environnement hostile, à l'école, à la maison, avec son conjoint, au travail ou ailleurs, il se peut que nous nous soyons malheureusement senti jugé, comparé, insulté parfois. Et beaucoup, beaucoup d'entre nous sont malheureusement passés par des années difficiles, j'en suis le témoin direct. Alors j'en arrive à ma conclusion. Si plus jeune, j'ai souffert de violences, d'insultes, de rabaissement permanent, subtiles parfois, il se peut que quelque part en moi, au delà de ce que j'entreprends dans ma vie et de ce que je fais de ma vie, résonne toujours l'écho de mes souffrances passées. Et lorsque je me traitre d'imbécile, j'honore en quelque sorte le souvenir de ceux qui m'ont rabaissé, je leur suis fidèle et ai fait de leurs insultes ma vérité intime. Alors peut-être, est-il temps de me libérer de ces mensonges et d'envisager mes propres vérités. Et cela, est le cœur de mon accompagnement. A bientôt ! Ce matin, sur un réseau social bien connu, un jeune coach partageait une photo de lui-même. Jusque là, rien d'inhabituel. En sueur, il soulevait deux haltères en mentionnant qu'avant de commencer sa journée de travail, il avait fait une heure de musculation, pris dix minutes de respiration consciente, deux à trois heures d'écriture de son livre et une heure de lecture...
En gros, "quand on veut, on peut !", et il se présente comme l'incarnation la plus inspirante de cette maxime. Impressionnant ? Non. Désespérant. Tout d'abord parce que cet étalage est violent, il renvoie au visage de ceux qui traversent la noirceur de l'existence, la culpabilité de ne pas être en mesure d'agir, de ne pas choisir le "bon" côté de la vie. Il renvoie à la responsabilité individuelle du destin. Dans une société individualiste, je suis responsable de ma destinée. Eh bien non, les choses peuvent être différentes. Je ne suis pas responsable de tout, de ce qui m'arrive, de ce qui me touche, de l'état du monde, de mes proches, de mon patron... Non, je ne suis pas responsable de l'inflation, de mon passé, de mes peurs... Il se voulait inspirant, je l'ai trouvé indélicat, vulgaire. Il affiche ses résultats comme l'on affiche les comptes d'une entreprise dans un bilan, des recettes managériales, des indicateurs "d'avancement". Le paradoxe (si je puis dire), c'est d'un côté la conscience d'un monde dont les règles sont à bout de souffle et en même temps l'application de ces mêmes règles à nos existences. On peut en deviner l'issue. J'ai été marqué par un autre aspect dans l'étalage de cette routine matinale (qui à mon humble avis n'est pas si quotidienne que cela) : c'est l'absence du rien. Où est la place laissée au vide ? Au rien ? A l'ennui si je puis dire...? La contemplation, accueillir l'inattendu, écouter les oiseaux, sentir le parfum des fleurs... Ne rien faire du tout, renoncer à l'agitation, faire émerger la créativité, l'intuition ? Oui, sans ennui, point de créativité pour une mise en action inspirante. Une vie occupée par une série d'actions n'est pas une vie dans laquelle l'émergence d'une créativité peut aparaitre. Elle est de mon point de vue, totalement, routinière et je crains qu'elle entretienne la fameuse zone de confort dans laquelle je ne me réalise pas. De cette check-list, dont chaque case était fièrement co(a)chée ressort une volonté de contrôle. De contrôler chaque détail de sa vie, chaque minute, chaque respiration. Pas d'improvisation, mais juste l'application d'un process, jour après jour, pas après pas, dans l'effort, le contrôle, la maîtrise et la confiance absolue du résultat espéré. Personnellement, je n'en peux plus du contrôle, j'étouffe dans le contrôle. Dans la mesure et la validation de l'efficacité, je fane, je m'éteins. C'est une des raisons pour lesquelles je refuse de travailler avec les entreprises, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai fui le monde de l'entreprise. Et pour réussir ma vie, je devrais mener chaque jour une revue des objectifs ? Valider mes points d'avancement ? Améliorer mes process de réalisation ? Et sinon, que se passe t'il ? Je me ferais virer de ma propre vie ? Suis-je à ce point libre lorsque je dédie ma vie à contrôler mes avancements ? Vous devinez ma réponse. Enfin, savez-vous ce qu'est le contraire du contrôle ? Le lâcher prise... Je me suis permis de lui envoyer un mot dans lequel je lui faisais part de mes commentaires. Rien d'insultant, juste un point de vue différent du sien. Il m'a gentiment remercié avec un smiley, en insistant sur le fait qu'il avait choisi librement de réaliser ces actions et qu'en cela, mon avis était nul et non avenu. Certes. La psychologie sociale a beaucoup travaillé sur la notion de choix, sur le libre arbitre... Lorsqu'il affiche ses biceps, il nous influence, lorsqu'il coche des cases, il nous influence. Lorsqu'il communique... il nous influence (et moi aussi). Et sous la multitude d'influences que je vis chaque jour, mon choix est-il vraiment le mien ? Se cache ici le coeur de l'échec du développement personnel, du moins de ses promesses non réalisées. Sous influence permanente, mon choix n'est pas tout à fait le mien et disons le simplement, il n'est jamais tout à fait sûr, que l'objectif que je poursuis m'inspire à ce point. D'où la tendance à baisser les bras au bout d'un certain temps. Alors oui, mille fois oui, rejoignons Montaigne qui affirme que le bonheur réside dans le "faire", mais sachons également "être" en renonçant au contrôle pour faire émerger la créativité et l'élan vital de nos existences. De grâce, laissons la place au souffle, si cher à François Cheng... Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes. Au fil des rencontres, lorsque la parole se libère, qu’un processus de réconciliation est en oeuvre, m’apparait souvent le sentiment d’une profonde solitude chez beaucoup de ceux qui franchissent la porte de mon cabinet. Ce mot, “solitude”, est fréquemment prononcé dans un murmure, comme s’il était tabou, non autorisé, comme s’il relevait d’un mensonge, quelque chose que l’on n’admet pas, que l’on ne s'autorise pas.
Il est vrai que se sentir seul peut paraître paradoxal lorsque, par exemple, l’on consacre son énergie au bien-être de son conjoint ou de sa famille, lorsque l’on travaille en équipe, lorsque l’on pratique différentes activités sportives, créatives ou associatives. Je peux être entouré, avoir une vie sociale épanouie et me sentir seul. Dans cette solitude, souvent, se répètent inlassablement des ressentiments, des interdits. L’interdiction de me plaindre par exemple, l’interdiction de penser à moi, l’interdiction de demander quelque chose… Lorsque ce sentiment est évoqué au sein du cabinet ANIMA, il est souvent exprimé au travers de cette sensation de ne pas être compris, de ne pas compter aux yeux des autres, et notamment des plus proches. Comme une amère transparence, un voile de tristesse, camouflé dans une apparence, un faire-semblant qui devient le masque de la personnalité affichée. Une sorte de “mal-entendu” de l’existence où l’on se croise dans l’attente désespérée d’un changement… En vain, malheureusement. Chez cette personne qui souffre d’un profond sentiment de solitude, se cache une sorte de résignation, d’abandon de la quête d’un équilibre lointain. A quoi bon m’exprimer, me confier si l’autre ne m’écoute pas, me trahit, me fait mal par ses réactions… A quoi bon m’exprimer si je ne sais pas ce que j’ai, ce que je ressens, si je ne me comprends même pas. A quoi bon me plaindre dans ce monde où tant d’autres souffrent plus que moi, dans ce monde où j’ai tant et d’autres si peu. J’ai tout et me sens en décalage, malheureux, qui pourrait me comprendre ? Cette solitude est souvent liée au sentiment de vivre en décalage, à côté, dans un rythme différent, une fausse cadence, avec les autres, avec mes activités. Un regard en perspective me donnant l’impression de ne pas vivre dans le même univers, une marche forcée, bien loin des repères qui m’apaiseraient. Alors je cherche, en secret, je tourne en rond et ne sais plus exprimer ce qui m’anime, ce qui me tourmente. Cela fait si longtemps que j’encaisse, silencieusement, docilement, que tout changement paraîtrait révolutionnaire, violent même ! Alors ce que nous entamons, au cabinet ANIMA, c’est une phase de réconciliation : apprendre à devenir ami avec soi-même. Se pardonner, s’apprécier, se comprendre. Se prendre par l’épaule quoi… avec indulgence, avec compassion. Pour soigner la solitude, parfois, il est utile de savoir passer du temps avec soi plutôt que de se fuir à renforts de comportements excessifs ou envahissants, il peut être utile de se donner ce que l’on attend, en vain, de l’autre, des autres. Lorsque je souffre de solitude, je ne ressens que l’absence autour de moi, une absence qui fait tant écho à ma propre fuite de moi-même. Davantage que la fuite, nous travaillons en hypnose le rapprochement avec soi-même, comme des retrouvailles, une rencontre entre soi et soi… Partir à la recherche de soi, c’est cela, le moteur d’ANIMA, pour ne plus dépendre de l’extérieur. Cela vous tente ? Alors je me réjouis de vous accompagner sur ce chemin d’épanouissement, à très vite ! "Trop bon, trop con..."
Vous connaissez l'expression, n'est-ce pas ? Elle est souvent prononcée par ces personnes qui ont beaucoup donné, du temps, de l'attention, de l'amour, de l'argent parfois, elles ont investi leur énergie auprès de l'autre... cet autre qui semble indifférent à ce qu'il a reçu. Cette formule lapidaire, si courte, contient pourtant deux notions clé desquelles il est parfois difficile de s'extirper : La culpabilité et la trahison... Enfer et damnation. La culpabilité pèse, ronge, se rappelle à notre bon souvenir et continue de s'épandre année après année. Elle nécessite une notion de conscience, de discernement, de jugement et de raisonnement. Je me rends compte, après coup, que je n'aurais pas dû faire ceci ou cela. Mais il est trop tard. Pourquoi ai-je compris si tardivement mon erreur ? Étais-je à ce point aveuglé auparavant ? Est-ce que je restais en attente d'une réaction, d'un signe ? L'espoir me faisait-il tenir ? D'une certaine façon, puisque la (non) réaction de l'autre créé mon état de mal-être actuel, ne suis-je pas, quelque part, soumis à cet autre ? De sa réponse dépend mon "bonheur", de son regard dépend le jugement, puis l'amour que je me porte... Parfois, la mauvaise conscience est alimentée par la répétition de comportements inadaptés, "c'est toujours la même histoire, je fais passer l'autre avant moi et je me retrouve à chaque fois déçu... " L'éducation reçue est parfois une clé de compréhension. On apprend aux enfants à faire plaisir, à se mettre en retrait, à être gentils avec papa et maman. A complaire aux gens qui nous entourent, parce que sinon, les "gens" seront mécontents et nous rejetteront". Alors se taire, passer après, "faire plaisir" devient une nécessité pour être aimé, accepté, quitte à avaler parfois des couleuvres... Le remord de n'avoir su se respecter devient alors si puissant qu'il détruit à petit feu l'estime de soi. A force de me taire, je me soumets, j'apprends à peu m'exprimer, à dire oui si je pense non. Et à beaucoup m'en vouloir. "J'aurais du mettre des limites !" Fort heureusement, cette culpabilité peut aussi s'avérer utile. C'est elle qui permet dans bien des cas, à apprendre à exprimer ses attentes : "c'est bon, j'ai compris la leçon ! Cette fois-ci, je vais poser mes conditions !". La deuxième notion importante de cette locution est une lourde blessure appelée trahison : "j'ai donné ma confiance, mon amour, mon temps et en retour, qu'ai-je obtenu ? Un coup de poignard dans le dos !". Aïe, ça pique. Une douleur à laquelle je ne m'attendais pas, que je n'avais pas envisagée puisqu'elle provient cet endroit où je me sentais sécurisé... Alors ce que je pensais solide, fiable dans ma vie, dans mes relations, devient un château de cartes s'écroulant dans un fracas épouvantable. Une blessure pesante, difficile à pardonner, à comprendre. Une rumination lancinante alimentant la déception, bien longtemps après l’événement. "Ne suis-je pas digne d'être aimé ? Quels sont mes appuis dans ma vie ? Suis-je à ce point seul ?". Dans cette perte de repères, s'installe une cogitation aux sombres accents entraînant le développement d'un mal si puissant : l'anxiété, un état de trouble causé par la crainte d'un danger, mécanisme bien naturel lorsque la déception fut à la hauteur de la très désagréable surprise... Je cherche alors dans mon existence tout ce qui me donne raison, tout ce qui m'apporte la preuve que je suis "trop bon... et trop con". Et j'en trouve des preuves ! Plein ! Alors je me construit sur l'idée que les gens abusent de ma générosité et que le monde est peuplé de traîtres en puissance et que décidément, je ne peux avoir confiance en personne. Bien sûr, tout cela relève d'une décision, celle de savoir où je porte mon regard, pour, peut-être commencer à observer toutes ces situations dans lesquelles mon entourage - ou bien ces inconnus dans la rue - me tendent la main, sont généreux avec moi, font preuve d'écoute, d'indulgence, de bonté aussi... Réapprendre à ouvrir les yeux sur ce qui va bien, pour éviter l'enfermement dans des certitudes tronquées et discutables. A partir d'aujourd'hui, je cherche les actes de bonté autour de moi et rapidement, je me laisse porter par la certitude que l'énergie que je partage est contagieuse, et me revient toujours de façon décuplée. Alors cherchons ensemble ces sourires, ces actes gratuits, ces mains tendues, ils nous rappelleront que l'on n'est jamais "trop bon". Je me souviens d'un homme qui se plaignait de sa vie, cherchant un sens dans son activité professionnelle, regrettant l'absence de passion dans sa relation conjugale. "Ma vie est un enfer, je veux être heureux !" Me disait-il... Et puis un jour, son entreprise l'a licencié, sa femme l'a quitté. Et l'homme sombra dans une profonde dépression. "Ma vie est un enfer, j'ai perdu tout ce que j'avais ! j'ai perdu tout ce que j'aimais !" Me disait-il... Il arrive parfois que la quête d'un bonheur absolu, parfait, nous aveugle à ce point qu'il nous détourne des trésors de notre vie. Il arrive parfois que l'écrasante quête de sens nous donne une direction... sans préciser d'où l'on part. La mode du développement personnel repose sur deux concepts : - donner un sens à sa vie - mettre en place toutes les stratégies pour connaître, enfin, le bonheur. Ces injonctions présupposent alors... : 1- que le sens est essentiel à la vie (et que notre vie n'a pas encore de sens). 2- que le bonheur est absent de notre vie. Le développement personnel s'appuie alors sur de discutables constats et créé forcément quelques déceptions. D'abord, la notion de développement implique de faire grandir. Mais ai-je à ce point besoin de développer quelque chose qui existe déjà pour enfin le voir et le reconnaître et peut-être m'en servir ? Ne serait-ce pas plutôt mon regard à corriger, mes œillères à supprimer? Ne serait-ce pas plutôt mes vérités à questionner ? Mes certitudes sur mon mal-être à diminuer, à objectiver ? Plutôt que de développer quoique ce soit, n'aurais-je pas plutôt intérêt à diminuer la portée de mes certitudes...? "Je vais mal ! J'en suis sûr !"... S'il te plait, Arrête de croire que tu as raison ! Redescends un peu, dégonfle, réduis tes certitudes. Oui, je crois que le terme "développement" créé un contresens, il conviendrait davantage de parler d'amoindrissement, de dégonflement personnel pour laisser la place au reste. Me faut-il à ce point mettre du sens à ce que je fais... à ce que je suis ? Réfléchir sur le sens de la vie pour en extraire je ne sais quelle substance qui saura étancher mon désespoir, qui me réveillera, qui me stimulera. C'est un peu comme si, le sens me permettait de savoir que j'existe, or, j'existe aussi sans donner un sens à ma vie. Y aurait-il alors deux formes d'existence ? Une avec et une sans sens ? On s'y perd ! Puisqu'a priori, ici et maintenant, il n'y a qu'une vie. La mienne. Voici donc une injonction discutable, celle de donner un sens à sa vie, à tout prix... Parce que si je ne le trouve pas, je suis condamné à souffrir, à être malheureux ! Et à force de me poser tant de questions, paradoxalement, j'aimerais parfois être un imbécile... heureux. Quand je donne du sens à ma vie, je vis. Pleinement. Toutes mes émotions. Les plus lumineuses, comme les plus sombres. Et je ne recherche pas autre chose que de vivre en me confrontant aussi aux désagréments. Si je veux absolument donner un sens (un seul ?) à ma vie, alors je crois que je ne vis pas, du moins pas suffisamment. Autre chose m'attend, ailleurs. Forcément mieux... Mais quoi ? Qui est le plus vivant des deux, celui qui vit aujourd'hui ou celui qui recherche pour vivre demain ? Alors peut-être est-il temps d'arrêter la quête du bonheur et de chercher à tout prix un sens à sa vie. Peut-être est-il temps d'arrêter de croire qu'ils sont indispensables à mon développement. Non, le bonheur existe dans ma vie, le malheur aussi. Et lorsque je reconnais l'un et l'autre, lorsque je ris, lorsque je pleure, je suis pleinement connecté à mes émotions. Je suis vivant ici et maintenant. Dans la joie et la souffrance. Et j'observe les deux, sans chercher à ne vivre que dans la lumière. Cela s'appelle l'équilibre personnel ce qui n'a plus rien à voir avec le développement personnel. La prise de poids revêt bien des aspects. Le corps ne trompe pas, quand la vie me pèse, les poids s'accumulent quelque part... Criante devient l'existence de ce qui m'encombre... Les émotions, impalpables, harcelantes et fugaces, à force d'être tues, se cristallisent et s'expriment dans la matière, ma matière, en moi.
Alors ces kilos, traduisent tout ce que je n'ai su exprimer, accepter, pardonner. Ils agitent le fanion du non-dit, du mal-être absorbé, se rappelant à mon bon souvenir dès que je monte sur une balance ou que je m'observe dans un miroir. Premier rempart contre la violence et la maltraitance, le corps peut s'armer de protections, d'une enveloppe que rien ne pourra jamais altérer. Les poids deviennent un système puissant pour mieux se protéger contre la douleur de l'humiliation, des coups... Comme une muraille que rien ne saura traverser, qu'il me faudra entretenir, préserver au fil des années. Une muraille révélant plus encore la vulnérabilité intérieure. Parce que derrière l'épaisse protection, se cache tellement de sensibilité, de vulnérabilité. De beauté aussi, qu'il me faudra apprendre à accepter, à aimer... moi qui me déteste tant. Une muraille à laquelle je reste fidèle, un système de défense encombrant qui aujourd'hui n'a plus aucune raison d'être. Il est grand temps que je révèle au monde la délicatesse que je cache soigneusement tout au fond de moi ! Parfois, la prise de poids révèle mon combat. Celui que je mène pour être enfin considéré, aperçu, accepté, respecté, vu... aimé. "Hé regardez moi ! Je suis là moi aussi ! Ce n'est parce que je fais passer les autres avant moi que je n'existe pas !" Dans un contexte, une famille, un travail, où l'attention se porte ailleurs que sur moi, que sur mes efforts, et davantage sur un frère, une soeur, sur la maladie, des conditions de vie difficiles, sur mes collègues, mon mal-être et l'injustice ressentis vont s'exprimer aisément par le corps, par ces kilos que parfois je ne comprends pas. Une lutte pour prendre une place, pas forcément la première, mais une place à part entière, alors que s'installe en moi l'idée que je ne vaux rien... Le corps saura se révolter : "Merde, j'existe !" Quand bébé pleure, on lui donne à manger. Dès la naissance est confortée l'idée que tout chagrin se solde par la nourriture. Que seule l'alimentation saura apaiser mes émotions. Émotions que l'on ne prend plus le temps de reconnaître et de considérer. Et puis dans la famille, on a l'habitude se réunir autour de bonnes tables ! La culture du "manger" est si présente qu'elle est associée à chaque émotion, pesante ou joyeuse. Et comme nous sommes constamment traversés par des émotions... La nourriture devient excessive, irrationnelle, dans ses quantités, ses fréquences, sa qualité. Manger trop, grignoter pour taire et calmer ses émotions ou festoyer de longues heures pour fêter des retrouvailles. Une histoire de culture à laquelle je reste fidèle et qui ne correspond plus à la personne que je suis devenue... "Manger ses émotions", cela vous parle ? Lorsque la vie est pesante, les tracas s'accumulent, le poids de l'existence devient tel qu'il me plonge dans la sourde souffrance. La vie est dure, n'est pas ? "Il est bien normal de passer par des moments aussi durs, cela fait partie du jeu, je n'ai pas à m'en plaindre, c'est comme ça !" Ce que je n'exprime pas, s'imprime profondément. Dans ma chair d'abord. Et ma vie si pesante, prend forme en moi, dans mon corps qui s'alourdit, dans mon squelette qui se fragilise. Ce que je ne sais plus dire m'écrase.. et mon corps se renforce pour ne pas ployer sous le poids fracassant de l'existence. "Maman était tellement obnubilée par mon poids que j'ai vécu toute mon adolescence dans la frustration des régimes... et lorsque je me suis retrouvé seul, je me suis laissé aller"... Et les kilos se sont installés. Massivement. Comme un contre pied, un retour de manivelle. Et aujourd'hui je ne suis plus frustré par le manque de nourriture. Non, je le suis maintenant par mon image, par mon mal-être. Au fond, en réagissant de façon opposée à ce que j'ai vécu enfant, je continue d'articuler ma vie autour de l'injonction qui me faisait tant souffrir... et je cultive la souffrance sous une autre forme. Au delà de la fonction vitale, la nourriture constitue un refuge apaisant, délivrant son lot d'hormones régulant les trop pleins émotionnels. Bien sûr l'excès d'alimentation est presque systématiquement à la base d'une prise de poids. La dépendance aux matières grasses, au sucre aussi. En revanche, les raisons qui mènent au refuge dans la nourriture sont, elles, très vastes... Et font l'objet de mon approche en hypnothérapie. Nous savons tous ce qu'est un équilibre alimentaire, nous savons tous ce que nous devrions faire ou ne pas faire... Et pourtant, lorsque l'appel du grignotage, ou du fait de me resservir alors que je n'ai plus faim est le plus fort, alors peut-être vaut-il mieux se pencher sur les motifs de mon comportement pour y apporter, enfin, une solution pérenne et intègre visant à réguler mon alimentation. Comme nous le savons tous, la solution durable n'est pas dans le régime à vie. Chacun de ces fonctionnements inconscients vise à protéger. Peut-être est-il temps de se remercier pour de bon, et mettre en place d'autres stratégies ? Plus conformes à ce que je suis "ici et maintenant". A très vite je l'espère. "Ne pas pratiquer le sur-booking expose à un risque majeur : le désistement sauvage. Du moins celui qui s'affranchit de toute courtoisie, le client jugeant inutile de prévenir de son absence.
Vous le savez, je réserve un créneau d'une heure trente pour chaque rencontre et je reçois systématiquement mes consultants à l'heure. Les demandes sont nombreuses, souvent urgentes, j'organise mon emploi du temps en tenant compte, le plus possible, des désirs de chacun. Disons-le simplement, je suis flexible dans mon amplitude horaire et très à l'écoute des souffrances exprimées. Dans cette optique, notre prise de rendez-vous fait l'objet d'un échange systématique facilitant grandement notre rencontre. Lorsque la séance est fixée, je m'assure qu'un rappel vous soit envoyé la veille au soir... Et pourtant... ...je reste toujours aussi surpris par le consultant qui, le lendemain, ne se présente pas, sans avoir averti de son absence... Cette notion de désistement m'interroge. Quelle(s) raison(s) peut bien pousser une personne en demande - a priori - sincère, à prendre un rendez-vous pour changer quelque chose à sa vie... et finalement ne pas se présenter, ou annuler son rendez-vous quelques minutes avant, par simple SMS ou parfois sans un mot, écartant la courtoisie la plus élémentaire de son attitude ? Bien sûr, de ma réflexion, j'écarte les motifs impérieux à caractère d'urgence comme une hospitalisation non prévue ou un cas de force majeure. J'écarte également toutes les personnes ayant prévenu de leur absence en m'appelant quelques heures/jours auparavant. Passé l'agacement, j'analyse que ce faux bond est d'abord le signe d'un dysfonctionnement chez le consultant : un rendez-vous avec soi avorté, une opportunité d'aller mieux, ajournée. Y aurait-il donc mieux à faire que de construire son bien-être ? Alors que la personne perçoit un déséquilibre dans sa vie, elle s'en plaint, en pleure et dans un sursaut de conscience, prend rendez-vous avec un thérapeute. Echange, prise de rendez-vous, la voici rassurée sur sa capacité à changer quelque chose... Du moins, elle garde l'option de la séance sous le coude, elle l'activera, oui, mais... pas avant de s'être totalement écrasée contre le mur du chaos. On ne sait jamais... Le voilà le danger : envisager l'inéluctable, le nier de toutes ses forces tant qu'il ne nous a pas rattrapé. "La maison brûle mais nous regardons ailleurs...!" comme le disait le grand Jacques. Ne serait-ce pas le déni de notre fragilité ? Le déni de notre vulnérabilité ? Le déni de soi ? De notre incapacité à maîtriser les éléments ? Et cette fragilité, si elle s'exprimait, ne serait-elle pas la preuve que décidément "je n'y arriverai jamais...", "que je ne suis pas à la hauteur...", "pas capable de réussir...". Et plus je fuis ma détresse, ma peur, plus je les occulte. Dans cette agitation, cette course effrénée, sans s'en rendre compte, la personne court de toutes ses forces vers le fracas de son existence. En fuyant éperdument, je construis les conditions de ma souffrance. L'autre point qui m'étonne toujours autant, c'est l'absence de toute courtoisie. Si la personne ne prévient pas de son absence ou utilise un faux motif, peut-être est-elle dans l'état d'esprit que s'engager vis-à-vis de soi et des autres n'a aucune importance. Soit. Alors effectivement, la thérapie brève ne lui sera pas forcément adaptée. Tout consultant ou client venant me rencontrer a pris la décision de changer quelque chose à sa vie. C'est un engagement total par le simple fait de se déplacer. Engagement précieux sur lequel nous nous appuierons durant notre échange. Venir en consultation, honorer son rendez-vous est un acte d'engagement, une attitude responsable vis-à-vis de soi (un peu du thérapeute aussi). C'est l'acte d'un adulte. Oui le mot peut faire trembler, mais à l'heure du cocooning et de la rencontre avec son "enfant intérieur", c'est toujours l'adulte qui se responsabilise en respectant son engagement. Dans le silence ou le mensonge d'un rendez-vous non honoré, se cache toujours une certaine immaturité. Si la personne ne prévient pas de son absence, peut-être est-elle dans l'état d'esprit que sa parole ne compte pas. Que "les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent". Comment croire en l'autre alors...? J'imagine une grande solitude chez celui qui perçoit que la parole de l'autre ou la sienne ne vaut rien, à quoi, à qui se raccrocher ? Il peut alors rester l'option du mensonge et de la manipulation, un monde de fantasmes, d'illusions et plus encore de désillusions - mais surtout de honte, de culpabilité. Un monde de souffrance et de solitude et le sourire de façade ne calmera pas la détresse. Passée la désagréable surprise d'une séance avortée sans explication, je ressens toujours une forme de tristesse vis-à-vis de la personne qui n'est pas venue. Quel gâchis que de reporter un rendez-vous avec soi-même... pour aller mieux. Parfois la personne me rappelle, plusieurs mois plus tard... Elle souhaite un rendez-vous. Alors cette fois-ci, viendra ou viendra pas ? C'est clairement la question que je lui pose durant notre échange. Et si elle vient, je l'accueillerai toujours avec bienveillance, en sachant au fond de moi qu'elle entame un changement majeur dans sa vie... Plusieurs milliers de rencontres, toutes uniques, des histoires, des parcours, des drames souvent. Au fil du temps, je suis témoin des efforts que chacun s'évertue de réaliser pour sortir d'une situation difficile ou calmer ses tourments. J'écoute le déroulé d'une existence parfois chaotique, douloureuse, j'assiste à l'effleurement d'émotions et toujours reconnais une sensibilité développée à force de vigilances et de nouvelles souffrances à éviter.
Bien qu'uniques, ces histoires de vie ont souvent quelques traits qui les relient. Des points communs, des caractéristiques qui semblent se renforcer au fil des épreuves, et que je retrouve aussi bien en accompagnant une personne dans sa lutte contre une addiction, dans sa colère, sa tristesse ou dans une phase de déprime. Bien sûr, ces observations ne constituent en aucun cas une preuve ou une certitude scientifique, elles sont juste le témoignage d'un hypnothérapeute qui accueille beaucoup de personnes en souffrance. Tout cela n'engage que moi au fond... Et c'est très bien ainsi. 1- Sans tenir de statistiques précises, plusieurs occurrences m'apparaissent. La première d'entre elles, c'est une sensation de solitude que je retrouve chez bon nombre de mes consultants. Une solitude dans l'incompréhension de mécanismes qui les dépassent, à la recherche d'un "pourquoi" tellement complexe. L'absence d'explication claire et nette créé cette difficulté à comprendre nos comportements, pulsions, accès de colère et autres manifestations incontrôlées. Et sans comprendre, comment expliquer aux autres ? A la famille, au conjoint ? Ce sentiment extrême, c'est aussi la solitude dans la souffrance, dans la douleur. Elle ne se partage pas et du reste, beaucoup la gardent en eux, préférant "encaisser", "ravaler", "prendre sur les épaules", "faire avec", assumer, plutôt que de l'imposer ou de la révéler autour de soi. Cette solitude, s'exprime aussi dans le doute s'imisçant au fil des années, "suis-je normal ?" : je ressens que je n'appartiens pas à la norme, celle de la société, celle du monde dans lequel j'évolue, celle de mes parents, la mienne aussi. Et si je ne suis pas "comme les autres", alors je me sens seul. Les réseaux sociaux exacerbent ce sentiment, et aussi le manque de confiance en soi. Parfois, la solitude s'exprime très nettement dans une phase de déprime, une dépression. Cette incapacité à créer du lien, en moi d'abord, avec les autres ensuite. Alors dans l'isolement de ma détresse, je souffre, du regard de l'autre, mais surtout de mon propre regard, m'en éloignant le plus possible jusqu'à ce que tout retour "à la normale" devienne une épreuve redoutée. Il arrive que la solitude revêt paradoxalement une incapacité à être seul, surtout sans rien faire. Alors je la fuis dans un accès de panique, toujours en activité, en compagnie de collègues, de la famille, d'amis, au risque de m'épuiser et de me retrouver... seul. En voilà une aventure ! 2 - La fidélité me parait aussi très présente chez un grand nombre de mes clients. Je n'évoque pas la fidélité amoureuse.. quoique, parfois certaines personnes restent fidèles à de sombres personnages qui les rabaissent, les frappent, les humilient, mentent, trompent. Cette fidélité existe mais ne concerne pas tout le monde. En revanche, il existe bel et bien une fidélité plus commune, sournoise, presque invisible. La fidélité au jugement d'un autre. Un parent souvent, mais pas systématiquement. "Je suis très dur avec moi, je ne m'estime pas, je suis exigeant envers moi-même et remarque tous mes défauts, mes travers, je me traite de tous les noms, lorsque je monte sur ma balance, lorsque j'échoue, lorsque je me regarde dans un miroir, lorsque je m'écoute parler et dire tant de sottises..." . Beaucoup de souffrances en peu de mots, tant d'insultes devenues bruit de fond, et sans même y prêter attention, la répétition, encore et encore, de ces violences devient le fonctionnement de la personne, vis-à-vis d'elle-même. En creusant un peu, souvent la personne me confie que durant son enfance, un parent, des camarades de classe l'ont maltraitée, l'ont rabaissée, encore et encore, se moquant de l'attitude, de l'image, des mots... Dénigrant systématiquement, tout. Alors la personne qui se maltraite, répétant les horreurs qu'elle a pu entendre dans son passé, se rabaissant, s'humiliant, est restée fidèle aux propos qui l'ont tant fait souffrir... Parfois, elle reste fidèle à un ordre : "arrête de pleurnicher ! Tais-toi !" Ou une injonction : "la vie est dure, rien n'est simple..." etc, etc... Cette fidélité, s'exprime aussi dans les répétitions de schémas comportementaux ou émotionnels. Une fidélité à un fonctionnement, souvent néfaste, mais totalement connu... donc rassurant. Oui, la fidélité a cette vertu, celle de rassurer : "au moins, ça, je le maîtrise" (même si cela me fait souffrir). Cela porte un nom : la zone de confort ! Même si elle est très désagréable ! Dès que je répète quelque chose, je suis fidèle, à un comportement, à une pensée, à une situation. 3- Troisième trait commun aux personnes que je rencontre depuis une vingtaine d'années, et se développant à une vitesse prodigieuse, c'est l'anxiété. Une sensation de peur, de crainte, un sentiment désagréable provoquant souvent de la cogitation, et des manifestations physiques fort désagréables. Elle se manifeste de façon plus ou moins continue, certains "font avec" trouvant un refuge dans un choix d'activités prodigieux (allant de la création artistique à la pratique du sport, en passant par le tabagisme, une consommation excessive d'alcool, de nourriture (le chocolat par exemple), développement de TOC, etc, etc.... Bref, chacun fait comme il peut avec son anxiété. parfois, certains se trouent l'estomac avec une bonne dose de cortisol ! L'anxiété est souvent associée à une rumination intérieure, une crainte ou un sentiment "insecure" de ce qui pourrait arriver, de ce qui arrive. Et comme souvent, on imagine l'avenir comme l'on a connu son passé, si j'ai souffert dans le passé, une partie en moi va se charger d'envisager tout ce qui pourrait mal tourner à l'avenir. Cela s'appelle l'anticipation, et notre société, notamment le monde du travail, est basée sur ce système. Evidemment, l'anxiété s'entretient, par les mauvaises nouvelles notamment, par une absence de maîtrise des éléments extérieurs. Or, à moins de vivre dans une grotte, les informations nourrissent l'anxiété, la précarité ou l'absence de maîtrise de ce qui pourrait m'arriver. Nous vivons dans un monde qui n'a jamais autant été informé y compris de fake news. 4- Enfin, le dernier point qui correspond à une immense majorité des personnes reçues au cabinet, c'est la confusion, émotionnelle surtout. Celle consistant à mélanger l'intensité émotionnelle des événements, accordant aux détails une manifestation émotionnelle disproportionnée. Le discernement intellectuel peut parfaitement fonctionner... mais la réaction intérieure, c'est une autre paire de manches ! Ce constat s'illustre particulièrement chez mes consultants venant me rencontrer pour apprendre à "gérer leurs émotions". Bon, je vais être transparent avec vous, je ne sais pas si une émotion "se gère", surtout lorsqu'il y en a beaucoup, successivement et simultanément. La (ou les) gérer, reviendrait alors à la classer le plus loin possible pour en éviter les effets. S'asseoir dessus, l'étouffer. Avez-vous déjà essayé de cacher un ballon dans l'eau de la mer ou d'une piscine ? Aussi profondément que possible ? Imaginez que ce ballon soit une émotion. La colère par exemple, ou une frustration... Vous l'enfoncez avec effort dans l'eau, la colère (ou l'émotion en question) disparaît de la surface, mais dès que vous relâchez votre effort (après tout, vous n'allez pas passer votre vie dans la piscine !), le ballon jaillit avec une force incroyable, venant percuter votre visage et vous éclabousser (et tout ce qui est autour de vous)... Alors oui, c'est vrai, vous pourriez "gérer" tous vos ballons en les cachant dans l'eau profonde mais vous pouvez aisément imaginer les conséquences. Décidément, cette confusion créé bien des tourments ! Peut-être constatez-vous quelques points communs avec cette liste personnelle et vos propres ressentis. Imaginons que vous trouviez une résonance dans ces mots, je ne peux que vous encourager à mettre un terme à ces fonctionnements afin de goûter le plaisir de mécanismes plus doux et harmonieux et surtout de souffler un peu, après tant d'années de solitude, de fidélité, d'anxiété et de confusion. Souvenez-vous que d'autres chemins existent ! A très bientôt au cabinet ANIMA - Hypnose Angoulême - 07 69 93 33 18 |
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Juillet 2024
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