Savez-vous ne rien faire ? Lorsque je pose cette question, j'observe les yeux de mon interlocuteur s'écarquiller pour laisser place à la perplexité.
"Non, je fais toujours quelque chose..., je m'active constamment, à la maison, au travail, j'essaie d'optimiser mon temps pour ne pas le gâcher..." Une voix qui cache mal la lassitude, l'épuisement égrène alors son quotidien, actif, très actif, ultra actif, une liste de tâches, de commandements, de courses (dans tous les sens du terme)... Tout semble hurler au ralentissement, mais rien n'y fait, la personne s'agite constamment, en quête d'utilité, de légitimité, d'estime de soi ou luttant de toutes ses forces contre le regard de l'autre. Waouh ! Je suis impressionné par la somme considérable d'énergie déployée dans cette quête au faire. Mais jamais rien ne semble suffisant, toujours, toujours plus, je reporte à plus tard l'échéance ultime : celle d'exister par moi-même sans demander pardon de ce que je suis. Qui s'exprime dans l'agitation du faire ? Une dimension profonde ? Quelque chose qui relève de la surface ? Une face de ma personnalité, sans doute, mais s'agit-il de mon identité, de ce que je suis...? Parce que le problème du faire, c'est que je m'identifie au résultat obtenu. Et je m'accorde une valeur en fonction de ce résultat. Je vis alors dans le jugement permanent, m'infligeant sanctions, pressions. Une vie remplie de faire, est une vie dans laquelle je me réduis au résultat de ce que j'ai fait, un résultat qui varie bien sûr, et pas forcément à cause ou grâce à moi... Et dans cette erreur fondamentale, rien n'y fait (si je puis dire), j'ai constamment besoin de nouveaux résultats pour m'estimer, et l'action suivante m'apportera alors, peut-être la satisfaction d'être... Toujours plus, toujours plus tard. Pour Pascal, "tout le malheur des hommes vient de ne savoir pas demeurer au repos, dans une chambre". Et lorsque je reporte toujours à plus tard la satisfaction d'être, le contentement, non pas du résultat mais de ce que je suis, alors d'une certaine façon, je me réfugie dans la distraction du faire, pour fuir quelque chose, l'insondable, le néant, la finitude de l'existence. Alors souvent, se poser, intentionnellement, sans rien faire, c'est apprendre à se contenter de ce qui est, de ce que je suis dans ce contentement. Je peux alors expérimenter l'état d'être, sans me justifier de quoique ce soit, sans accorder une valeur fluctuante à ma vie mais juste en étant, faire alors l'expérience de dimensions bien plus profondes que l'état d'agitation que m'impose le faire. Souvenez-vous, la vague agitée est-elle la profondeur abyssale de l'océan ? Non, il est temps de vous souvenir que vous êtes l'océan, et pas seulement les vaguelettes en surface ! Cette expérience vous tente ? Alors, je vous dis à très vite au sein du cabinet d'hypnose ANIMA.
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Juillet 2024
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