""S'il vous plait ! Enlevez moi de la tête ce mauvais souvenir ! Cette envie de boire ! Ce questionnement incessant ! Ma jalousie !"
Ces demandes sont quotidiennes. Une volonté d'écarter de sa vie un souvenir, une souffrance. Comme si je pouvais me séparer de ce qui hurle depuis souvent tant d'années, comme cela, en un claquement de doigt. Je le répète, l'hypnose n'a rien de magique. Durant un spectacle l'artiste hypnotiseur peut faire oublier, temporairement, l'utilisation d'un chiffre, ou son propre prénom. Il s'agit là d'un oubli en surface, superficiel. La personne sait toujours ce qu'elle a oublié. Étrange non ? Si j'ai conscience de ce que j'ai oublié, l'ai-je réellement oublié ? Je crains au fond, que la meilleure façon d'oublier une souffrance, un souvenir, une émotion difficile réside dans la lobotomie : retirer une partie du cerveau en espérant effacer approximativement une mémoire, une sensation. Le résultat est loin d'être garanti et... vous en conviendrez, dommageable. Lorsque je décide de fuir un état d'être, lorsque je décide de fuir une souffrance, un souvenir, il se peut que j'oriente l'ensemble de ma vie autour de ce que je fuis. En d'autres termes, à vouloir absolument oublier quelque chose, j'oriente sans trop le savoir, toute mon existence autour de ce quelque chose. Et j'en souffre, toujours autant. Ne pensez pas à cet éléphant rose ! N'imaginez pas cet ours blanc avec des pois roses et des couettes ! La négation, le retrait, l'oubli volontaire ne font pas partie des capacités de notre cerveau. En général, ce que nous souhaitons oublier n'est pas totalement assimilé... pas complètement digéré. Comme si cela restait bloqué, quelque part en nous, frappant à la porte de notre état d'être à chaque occasion. Vous savez, ce truc qui reste coincé en travers de la gorge. Il s'agit généralement d'une émotion comme la tristesse, la peur, la colère (ou tant d'autres), associée à un souvenir, celui d'une situation, d'une personne. Plus je tourne le dos à mon émotion, plus elle se fait connaître, plus elle se rappelle à mon "bon" souvenir. Au sein du cabinet Anima, nous considérons cette émotion. Intégralement, sans jugement. Nous l'écoutons, la remercions et... vous la digérez, de la façon la plus assimilée qui soit, pour qu'elle n'ait plus besoin de frapper à votre porte. Cela ne signifie en rien que le souvenir douloureux sera oublié, ou encore agréable. Cela signifie que vous pourrez vivre plus sereinement, aujourd'hui, avec ce souvenir plus lointain, qui restera douloureux mais dont l'émotion n'aura plus besoin de revenir, revenir encore parce qu'elle n'est pas reconnue. Cela s'appelle "passer à autre chose", cela s'appelle surtout "passer à soi". Êtes-vous prêt à passer à vous ? Alors à très vite au sein du cabinet ANIMA Hypnose Angoulême !
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Ce matin, sur un réseau social bien connu, un jeune coach partageait une photo de lui-même. Jusque là, rien d'inhabituel. En sueur, il soulevait deux haltères en mentionnant qu'avant de commencer sa journée de travail, il avait fait une heure de musculation, pris dix minutes de respiration consciente, deux à trois heures d'écriture de son livre et une heure de lecture...
En gros, "quand on veut, on peut !", et il se présente comme l'incarnation la plus inspirante de cette maxime. Impressionnant ? Non. Désespérant. Tout d'abord parce que cet étalage est violent, il renvoie au visage de ceux qui traversent la noirceur de l'existence, la culpabilité de ne pas être en mesure d'agir, de ne pas choisir le "bon" côté de la vie. Il renvoie à la responsabilité individuelle du destin. Dans une société individualiste, je suis responsable de ma destinée. Eh bien non, les choses peuvent être différentes. Je ne suis pas responsable de tout, de ce qui m'arrive, de ce qui me touche, de l'état du monde, de mes proches, de mon patron... Non, je ne suis pas responsable de l'inflation, de mon passé, de mes peurs... Il se voulait inspirant, je l'ai trouvé indélicat, vulgaire. Il affiche ses résultats comme l'on affiche les comptes d'une entreprise dans un bilan, des recettes managériales, des indicateurs "d'avancement". Le paradoxe (si je puis dire), c'est d'un côté la conscience d'un monde dont les règles sont à bout de souffle et en même temps l'application de ces mêmes règles à nos existences. On peut en deviner l'issue. J'ai été marqué par un autre aspect dans l'étalage de cette routine matinale (qui à mon humble avis n'est pas si quotidienne que cela) : c'est l'absence du rien. Où est la place laissée au vide ? Au rien ? A l'ennui si je puis dire...? La contemplation, accueillir l'inattendu, écouter les oiseaux, sentir le parfum des fleurs... Ne rien faire du tout, renoncer à l'agitation, faire émerger la créativité, l'intuition ? Oui, sans ennui, point de créativité pour une mise en action inspirante. Une vie occupée par une série d'actions n'est pas une vie dans laquelle l'émergence d'une créativité peut aparaitre. Elle est de mon point de vue, totalement, routinière et je crains qu'elle entretienne la fameuse zone de confort dans laquelle je ne me réalise pas. De cette check-list, dont chaque case était fièrement co(a)chée ressort une volonté de contrôle. De contrôler chaque détail de sa vie, chaque minute, chaque respiration. Pas d'improvisation, mais juste l'application d'un process, jour après jour, pas après pas, dans l'effort, le contrôle, la maîtrise et la confiance absolue du résultat espéré. Personnellement, je n'en peux plus du contrôle, j'étouffe dans le contrôle. Dans la mesure et la validation de l'efficacité, je fane, je m'éteins. C'est une des raisons pour lesquelles je refuse de travailler avec les entreprises, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai fui le monde de l'entreprise. Et pour réussir ma vie, je devrais mener chaque jour une revue des objectifs ? Valider mes points d'avancement ? Améliorer mes process de réalisation ? Et sinon, que se passe t'il ? Je me ferais virer de ma propre vie ? Suis-je à ce point libre lorsque je dédie ma vie à contrôler mes avancements ? Vous devinez ma réponse. Enfin, savez-vous ce qu'est le contraire du contrôle ? Le lâcher prise... Je me suis permis de lui envoyer un mot dans lequel je lui faisais part de mes commentaires. Rien d'insultant, juste un point de vue différent du sien. Il m'a gentiment remercié avec un smiley, en insistant sur le fait qu'il avait choisi librement de réaliser ces actions et qu'en cela, mon avis était nul et non avenu. Certes. La psychologie sociale a beaucoup travaillé sur la notion de choix, sur le libre arbitre... Lorsqu'il affiche ses biceps, il nous influence, lorsqu'il coche des cases, il nous influence. Lorsqu'il communique... il nous influence (et moi aussi). Et sous la multitude d'influences que je vis chaque jour, mon choix est-il vraiment le mien ? Se cache ici le coeur de l'échec du développement personnel, du moins de ses promesses non réalisées. Sous influence permanente, mon choix n'est pas tout à fait le mien et disons le simplement, il n'est jamais tout à fait sûr, que l'objectif que je poursuis m'inspire à ce point. D'où la tendance à baisser les bras au bout d'un certain temps. Alors oui, mille fois oui, rejoignons Montaigne qui affirme que le bonheur réside dans le "faire", mais sachons également "être" en renonçant au contrôle pour faire émerger la créativité et l'élan vital de nos existences. De grâce, laissons la place au souffle, si cher à François Cheng... Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes. |
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Octobre 2023
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